mercredi 28 juillet 2010

Un Beaujolais pour petits fruits du Québec

Canard confit et salade de petits fruits sur verdure, voici ce que j'avais en tête lorsque j'emportais la bouteille de Beaujolais à la maison.

Pas le beaujolais que l'on boit cul sec avant de fracasser la bouteille au sol en France lors de la fête du Beaujolais Nouveau. Non.

Plutôt l'un des dix crus du Beaujolais, Moulin à vent, fait par Frédéric Marc Burrier.

C'est à l'été 2008 que j'avais fait sa rencontre à son domaine. En habit de travail, il était sorti des chais en courant, débordé et avait pris le temps nécessaire pour me faire connaître ses vins.

Nous avons passé un temps fou à discuter entre deux rangées de ceps. « Je passe beaucoup de temps dans les vignes, car tout se passe ici. L'oenologie nous a appris à faire des vins corrects avec des raisins corrects. Or, pour faire du grand vin, il faut s'occuper à la base de la vigne.»

Et personne ne pourra contredire ce Bourguignon du Sud établit sur un vignoble familial bâti au cours des cinq derniers siècles par ses ancêtres.

Lors de mon passage au domaine, il travaillait le millésime 2007. Un millésime difficile où les vignerons ont dû beaucoup trier les raisins, victimes d'un été et d'un automne chaotiques.

De retour à mon confit, ce sont mes fruits de saison qui m'ont guidé vers le Château de Beauregard, Moulin à vent 2006 «Le classique», Joseph Burrier.

Fait à 100% de gamay, le beaujolais semblait tout indiqué pour laisser la place aux saveurs délicates du confit et pour rehausser la fraîcheur et la saveur des bleuets, des framboises et des fraises du Québec.

Le gamay est un cépage à peau noir, mais à jus blanc qui donne des vins fruités et épicés. On le sent bien quand on met notre nez dans ce verre de Moulin à vent.
C'est «classique» comme l'indique son nom : vanille et petits fruits rouges.
Avec une longue aération dans le verre, le sucre brun chauffé, le zeste d'orange cuit, le parfum du romarin et les notes épicées du poivre blanc se libèrent.

On se régale car le vin évolue autant au nez qu'en bouche. Il est savoureux, soyeux et il offre une longueur moyenne.

Avant de passer au dessert, ce vin avait développé des notes de canneberges.
Franchement délicieux!

Pour 29,35$, ça valait le coup.
Bien que 2006 soit une bonne année dans le Beaujolais, pas besoin de le garder plus longtemps. Il a déjà quatre ans.

Entre deux fraises fraîches, bon Beaujolais!

Moulin-à-Vent Château de Beauregard Classique 2006 , Code SAQ : 11154460, 29,35 $