vendredi 30 novembre 2012

Grande Bretagne (suite)

Pour les "Britishophones", voiçi quelques liens interessants :

Grande-Bretagne

Au cas où vous douteriez encore de la profonde originalité britannique, lisez ce qui suit...

Historiquement, des vignobles prospéraient en Angleterre dès l’an 730. Après la conquête normande, la viticulture continua de s’étendre dans le Pays de Galles et l’Essex, sous l’impulsion des monastères comme en Allemagne, et il fallut attendre le XVe siècle pour parler d’un déclin réel de la viticulture, dû (déjà) à l’importation massive des vins français. La renaissance de la viticulture britannique (elle était largement répandue au Moyen Age) a pris corps lentement dans les années cinquante, s’accélérant rapidement dans les années soixante-dix.


Quelques centaines de propriétaires ont donc planté des vignobles, généralement de quelques hectares. On compte désormais plus de 400 hectares de vignobles principalement dans le sud de l’Angleterre et au Pays de Galles, à hauteur de Birmingham (Kent, Sussex, Essex, Suffolk…), étendus sur des sols qui s’échelonnent du calcaire à la craie, en passant par l’argile ou le sable.


Qu’on le veuille ou non, la fraîcheur du climat, les pluies (elles ne sont pas rares au pays de Shakespeare), des étés et des automnes difficiles, ne facilitent pas réellement la culture de vignobles de qualité, même si certains spécialistes nous chantent les louanges de la chaleur du Gulf Stream.


Les producteurs ont tout naturellement porté leurs efforts sur des cépages blancs, à rendement important, dont un bon nombre d’origine allemande (Müller-Thurgau, Seyval blanc, Reichensteiner, Madeleine Angevine, Scheurebe, Schönburger, Bacchus…), qui s’adaptent mieux, si je puis dire, à une maturation précoce et à une fâcheuse tendance à la pourriture. Une préférence pour les deux premiers, qui possèdent un style qui leur est propre.

A noter que la mention “vin britannique” (ou “British wine”, à ne pas confondre avec celle de “vin anglais” ou de “vin gallois”) s’applique à des vins de bas de gamme le plus souvent issus de jus de raisin concentré d’importation, auquel on rajoute de l’eau…


1. REPERES HISTORIQUES


La légende voudrait que les romains aient introduit la vigne en Angleterre. Si tel était le cas, c'est certainement plus à des fins ornementales qu'à des fins viticoles [les romains y buvaient du vin importé].


La vigne a plus que probablement été introduite dans le sud de l'Angleterre lors des conquêtes normandes [11ème siècle]. A cette époque, on dénombrait 139 domaines appartenant à la couronne, à la noblesse ou à l'Eglise.



Après un net déclin suite à l'acquisition du vignoble bordelais par Henri II grâce à son mariage avec Eléonore d'Aquitaine en 1152, une nouvelle vague expérimentale issue de la noblesse tente en vain de relancer la pratique viticole entre le 17ème et 18ème siècle.

Dans l'entre deux guerres, la viticulture est un sujet réservé à quelques jardiniers éclairés tels que:

Ray Barrington Brock, chimiste qui détermina les cépages le mieux adaptés à l'Angleterre;

Edward Hymans, écrivain qui publia un livre sur l'histoire de la viticulture en Angleterre.

Après la seconde guerre mondiale, le travail de ces deux pionniers a relancé la pratique viticole en inspirant leurs contemporains tels que le gentleman-vigneron Sir Salisbury-Jones à Hambledon.



Entre 1960 et 1980, le vignoble anglais connaît une croissance exponentielle; une poignée de grands domaines côtoie une multitude de petits domaines tenus par des particuliers dans le cadre d'une reconversion professionnelle ou d'un exode citadin.

Le nombre d'exploitations [350] et la taille du vignoble [750 ha] se stabilisent dans les années 1990.

2. REPERES GEOGRAPHIQUES

Historiquement, le vignoble anglais se répartissait entre les comtés de Cambridgeshire à l'est et de Gloucestershire à l'ouest [Marches, Thames et East Anglia].

La majeure partie du vignoble anglais actuel se situe dans la moitié méridionale de l'île, avec une forte concentration dans le sud-est [Kent, Sussex et Surrey].

3. REPERES ORGANOLEPTIQUES


La grande majorité des vins anglais sont blancs, légers, caractérisés par des arômes fleuris et une belle acidité. La production de vin rouge reste marginale alors que les vins effervescents [méthode traditionnelle] connaissent une forte croissance quantitative et qualitative.

Les meilleurs vins anglais reflètent une approche scientifique en matière de vinification, de sélection des cépages et des sols; on retrouvera dès lors le caractère technologique des vins du nouveau monde.


4. NOTIONS DE TERROIR VITICOLE


4.1. Le sol

Les régions dans lesquelles s'établit le vignoble anglais se caractérisent par des sols qui s’échelonnent du calcaire à la craie, en passant par l’argile ou le sable.

Le facteur de succès primordial est un sol ayant un bon drainage afin qu'il puisse évacuer l'excédent de pluie et donc éviter que le vin ne soit dilué par l'excès d'approvisionnement en eau.

4.2. Le climat

Le froid et l'humidité constituent les principaux défis climatiques pour les vignerons anglais. Les autres dangers pour la vigne sont les gelées printanières et le vent.

L'effet modérateur thermique de la mer et le net réchauffement climatique permettent cependant la culture de la vigne sous ces latitudes.

4.3. Les cépages

En Angleterre, il est crucial de pouvoir vendanger tôt pour limiter l'exposition à la pourriture grise. C'est pourquoi près de la moitié des cépages utilisés sont des hybrides allemands caractérisés par leur maturité précoce ou leur résistance au gel.

En blanc, en marge des cépages plus traditionnels tels que Chardonnay, Pinots et Auxerrois, on trouve particulièrement:

Le Bacchus [(Silvaner X Riesling) X Müller-Thurgau] – développement aromatique comparable au Sauvignon Blanc du nouveau monde.

Le Seyval Blanc [Siebel 5656 X Siebel 4986] – le plus utilisé en assemblage pour sa résistance aux maladies et au gel.

L'Huxelrebe [Chasselas X Courtillier Musqué] – développement aromatique comparable au muscat et utilisé pour les vins liquoreux.

D'autres hybrides tels que l'Orion [Optima X Seyve Villard 12-375] ou le Phoenix [Bacchus X Seyve Villard 12-375].

En rouge, en marge des cépages plus traditionnels tels que les Pinots Noir et Meunier, on trouve particulièrement:

Le Dornfelder [Helfensteiner x Heroldrebe] et le Dunkelfelder – bon potentiel de couleur et d'acidité.

D'autres hybrides tels que le Régent [(Silvaner x Müller-Thurgau) x Chambourcin] ou le Rondo [Saperavi Servernyi x St Laurent].

5. APPELLATIONS ET CONCOURS

Avant de détailler plus en avant le système d'appellation de vin en vigueur en Angleterre, il convient de faire la distinction entre le vin anglais – English Wine – et le vin britannique – British Wine; le premier est effectivement issu du vignoble anglais alors que le second est un vin fermenté et vinifié en Angleterre à partir de jus de raisin importé.

5.1. Les appellations

Depuis 1992, il existe en Angleterre un cadre légal comparable à celui des AOC en France. Ce cadre est régi par un comité regroupant des membres de l'industrie vinicole, des experts indépendants et des représentants du ministère de l'agriculture.

Ce cadre légal détermine en outre les critères (voir tableau ci-dessous) pour accéder aux appellations suivantes:

Quality Wine – équivalent AOC

Regional Wine – équivalent vin de pays

Table Wine – équivalent vin de table

5.2. Les critères d'appellation

Critères Table Wine Regional Wine Quality Wine

Localisation Royaume Uni 18 régions spécifiques Angleterre

Altitude Pas de contrainte 0 – 250 m 0 – 220 m

Cépages Catégorie 1 à 4 Catégorie 1 à 3 Catégorie 1 à 3, hybrides

exclus


Rendement maximum Pas de contrainte 100 hl/ha 80 hl/ha

Origine des raisins Royaume Uni 85% de la région spécifique 100% d'Angleterre

Alcool naturel minimal 5% 6% 6%

Acidité minimale 3.5 g/l 4 g/l 4 g/l

Type d'analyses Pas de contrainte Analyse officielle ou

certificat du producteur

Analyse officielle

Analyse organoleptique Pas de contrainte minimum 10/20 minimum 12/20

5.3. Les concours

Il n'existe pas à proprement parlé de classement statique tel qu'il en existe dans certaines régions françaises. Cependant, il existe 4 concours officiels1 [1 national et 3 internationaux] qui déterminent chaque année la hiérarchie qualitative selon les critères d'appellation définis dans le cadre légal [analyse organoleptique]. Les Quality Wines [> 12/20] peuvent alors prétendre au titre de:

• 13/20 – Highly Commended


. 14/20 – Bronze Award


• 15.5/20 – Silver Award


• 17/20 – Gold Award

1 English and Welsh Wine of the Year, International Wine & Spirit Competition, International Wine Challenge, Decanter World Wine Awards


6. EXEMPLE DE DOMAINE VITICOLE - CHAPEL DOWN WINERY



6.1. Repères géographiques

Le domaine se situe au sud du comté de Kent, à la frontière avec le comté de Sussex.

6.2. Le domaine

Installation 1977 - Région Kent - Production 3 750 hl par an - Superficie 10 ha en propriété [Kent] - 72 ha en raisins achetés [Kent, Sussex et Essex] - Evolution: 400 ha prévu en 2010 - Terroir Sol d'argile [Essex] et de calcaire [Kent] - Climat similaire à celui de la Champagne [1 degré de température moyenne en moins]

Principaux cépages blancs: bacchus, pinot blanc et chardonnay - Principaux cépages rouges: pinot noir et dornfelder - Evolution: arrachage des hybrides en faveur des cépages nobles - Vinifications Elevage en rouge uniquement, en barrique de chêne américain et français - Evolution: utilisation des copeaux pour certaines cuvées - Elevage sur lie entre 9 mois et 3 ans pour les effervescents - Cuves thermo-régulées d'une capacité de 10 000 hl

Site Internet http://www.chapeldownwines.co.uk/

6.3. Les vins

Le domaine de Chapel Down s'est fort développé sur le segment des vins effervescents. Il fût en outre le premier domaine anglais à remporter la médaille d'or du meilleur vin effervescent à l'International Wine Challenge en 2004 avec le Pinot Reserve 1999.

En vin tranquille, le Bacchus Reserve se retrouve quant à lui à la carte des restaurants étoilés du royaume [Petrus **, Gordon Ramsay ***....].

Nous retrouverons en dégustation:

Chapel Down – English Rosé 2006 [Quality Wine, Bronze Award]

Chapel Down – Flint Dry Non Vintage1 [Quality Wine]

Chapel Down – Bacchus 2006 [Quality Wine, Bronze Award]

Chapel Down – Brut Non Vintage2 [Quality Sparkling Wine, Bronze Award]


7. Répartition de la production anglaise (2006)



Table Wine Quality Wine3

Blanc (hl) 12 437 7 747 80%

Rouge (hl)4 2 928 2 155 20%


Source :

Consulter le syllabus sur la Belgique pour plus d'info sur la viticulture septentrionale et les cépages, et un grand merci à Denis pour les vins

Potos et commentaires de dégustation à venir prochainement.


http://www.harbournevineyard.co.uk/seasons.html

http://www.sommelier-paris.org/accueil

http://patrick.dussert-gerber.com/archives/category/non-classe

www.vinimarket.com

http://www.abrege.com/lpv/europ06.htm

http://www.universalpressagency.com/index.php

http://hlalau.skynetblogs.be/category/1293570/1/Grande-Bretagne

Le top 100 du Wine Spectator et le 3e anniversaire du blogue



Lorsque j’ai lancé mon livre le 19 novembre dernier, il y a deux événements qui sont passés inaperçu sur mon blogue.  D’abord le blogue Le Tire-bouchon a célébré son 3e anniversaire le 18 novembre et je suis vraiment fier, car c’est aussi ce nom qui a inspiré le titre du premier guide des vins au Nouveau-Brunswick.   Je serais d’ailleurs présent ce samedi 5 décembre de 17 heures à 19 heures au magasin d’Alcool NB de Caraquet pour faire une dégustation de trois vins qui se retrouvent dans mon livre.

L’autre événement que je n’ai pas abordé encore est le dévoilement du Top 100 des meilleurs vins du magazine Wine Spectator pour l’année 2009.  Le magazine sort encore des sentiers battus cette année en nommant en tête de liste un vin de la Vallée de Columbia dans l’état de Washington soit le Columbia Crest 2005 Reserve Cabernet.   Comme tous le savent lorsque ce prestigieux palmarès sort, il y a habituellement une ruée vers les  produits au classement.  En parcourant la liste je me suis rendu compte qu’au moins deux vins se retrouvent sur les tablettes d’Alcool NB soit le Brancott sauvignon blanc Reserve 2008 de Nouvelle-Zélande, un pur délice au 28e rang du classement avec 92 points.  Il ne reste qu’une cinquantaine de bouteilles dans 5 succursales et ils devraient s’envoler rapidement à 23.99$ l’unité.

Puis il y a un vin rouge soit le Monte Antico Rosso 2006 d’Italie qui s’est hissé au 61e rang du top 100 avec un score de 90 points.  Il y a encore pas mal de quantité avec 17 points de vente pour près de 770 bouteilles.  Le prix est très abordable, car on parle d’un vin sous la barre des 20 dollars à 17.79$.  


Voilà encore de bonnes bouteilles pour célébrer le 3e anniversaire de votre source d'information viticole la plus lue en Acadie, Le Tire-bouchon!

La catalogue des vins de votre caviste est arrivé


Vous y trouverez une très belle sélection de vins pour les fêtes de
fin d'année, pour vos cadeaux d'affaires, offrir à vos amis, vos proches
ou tout simplement vous faire plaisir.

N'hésitez pas à le demandez dans nos caves de l'Argenterie,
du Polygone, des Halles Jacques Coeur, ou de Fréjorgues

le consulter sur notre SITE

le télécharger en ligne

Château Reynon 2009, Cadillac - Côtes de Bordeaux.

Voici le premier bordeaux rouge bu sur mon blog. Tout comme le Clos Floridène bu il y a moins d'un mois, ce vin est issu de l'une des propriétés de l'oenologue Denis Dubourdieu.

80% Merlot, 10% Petit Verdot, 10% Cabernet Sauvignon.



Château Reynon 2009, Cadillac - Côtes de Bordeaux bu à l'aveugle : Comme on peut le voir sur la photo, la robe de ce vin est très sombre. Le nez évoque les fruits noirs très mûrs, le cassis, un peu de cuir et d'olive noire... qui me fait donc penser à un vin du sud. Le boisé est également présent (fumé). En bouche, l'attaque est ample, grasse, le vin est souple et les tanins fins. Je lui reproche une longueur moyenne ainsi qu'un manque de "buvabilité" (J'ai du mal à m'en servir un deuxième verre et il faudra vraiment attendre le plat). 14.5/20

Je me dis que ce vin doit valoir entre 15 et 20 euros. Je l'ai en réalité payé 10 euros. Encore un excellent rapport qualité-prix!

PS : Le lendemain, le vin était meilleur. Je l'ai trouvé plus digeste grâce à son côté fumé (de la barrique) qui avait disparu. 

Pomerol

La magie du merlot sur argiles

Nulle part ailleurs qu'à Pomerol, le merlot ne s'exprime avec autant de verve, de générosité. Une alchimie qui se crée au cœur des plus belles terres d'une appellation particulièrement riche en argiles "gonflantes".
Ici C'est un dôme d'argiles lourdes qui surplombe l'appellation Pomerol. Un mamelon de terres grises qui porte les vignes parmi les plus célèbres du monde. Petrus domine 800 hectares de terres pomerolaises qui descendent en terrasses jusqu'à la frontière d'eau formée par la Dordogne, l'Isle et la Barbanne.

Le climat tempéré océanique qui baigne la région bordelaise en général, et Pomerol en particulier, donne aux terres de l'AOC 800 mm de pluie par an, principalement en hiver. Les grosses pluies d'été évitent souvent la petite appellation: les orages arrivent par la Dordogne et se scindent en deux au confluent de l'Isle, contournant ainsi le vignoble.

L'amplitude thermique entre été et hiver est modérée (20,50 C et 5,80 C en moyenne). Même si le climat est dit moins "océanique" ici que dans le Médoc, plus franc, avec des étés plus chauds et des hivers plus froids.



Le vignoble de Pomerol est établi sur quatre terrasses orientées nord-ouest/sud-est. Les croupes de graves s'étagent entre 15 et 40 m d'altitude. On distingue:



- Un plateau (30 à 40 m d'altitude) aux sols bruns gravelo-limono-sablo argileux sous forme d'argiles recouvertes de graves ou affleurantes au cœur de la "boutonnière de Petrus". Les argiles du sommet du plateau (smectites) ont une capacité de rétention d'eau supérieure à celles de l'ouest du plateau (illites). Les vignes sont ici les plus précoces.


- Au sud et à l'ouest de l'AOC, une zone de sols sableux filtrants sur une couche plus argileuse. Entre les deux niveaux, on trouve des concrétions ferro-manganiques ou "crasses de fer" sans "plus" agronomique. Ces sols bien alimentés en eau induisent une maturité du raisin plus tardive.


- Les basses terrasses de l'ouest de l'AOC aux sols sableux profonds localement caillouteux. En profondeur : de minces couches argileuses dues au lessivage de l'argile de surface. Le sol poreux et peu fertile permet aux racines de plonger jusqu'à la réserve d'eau.

- Les colluvions de bas de pente et les alluvions de bord de ruisseau portent peu de vignes


Merlot roi


Le nom de Pomerol est indissociable du cépage merlot. Pourquoi le merlot tient-il ici cette place de cépage roi ?


« La plupart des sols de l'appellation contiennent une part importante d'argiles, en surface ou sous les graves, explique Michel Rolland, célèbre œnologue mais aussi vigneron à Pomerol (château Le Bon Pasteur). Ces argiles sont idéales pour le merlot car elles lui garantissent l'alimentation en eau régulière et sans excès dont il a besoin, notamment durant la période de maturation. »


Ainsi, les terres argileuses de Pomerol peuvent avoir une teneur en argile particulièrement élevée: jusqu'à 60 %, alors que les sols argileux n'en contiennent en général que 20 %. Mais il est difficile de considérer le couple sol/merlot pour l'ensemble de l'AOC compte tenu de l'hétérogénéité des sols. Ainsi, la nature des argiles, leur proportion dans le sol et leur profondeur varient d'une zone à l'autre de l'appellation. Et avec cela le régime hydrique des parcelles viticoles.


« C'est précisément le comportement de l'eau dans le sol qui établit leur hiérarchie qualitative. Les différentes natures de sols correspondent davantage à un éventail de typicités », explique Jean-Claude Berrouet, œnologue de Petrus et des dix autres domaines de la maison Moueix.

L'une des particularités des sols de Pomerol : la présence d'argiles "gonflantes", parfaitement illustrée par les terres de Petrus dont « l'atout est le mariage fantastique entre ces argiles gonflantes, le cépage merlot et le porte-grelfè Riparia'" », souligne Jean-Claude Berrouet.

Le plus de ces argiles: leur capacité à conserver l'eau et à la restituer à la plante lors des périodes sèches, tout en assurant aux vignes la contrainte hydrique dont elles ont besoin pour produire des raisins de grande qualité.


Palette d'argiles

Les sols argileux "classiques" sont plutôt des sols froids, humides et donc tardifs sur lesquels les raisins mûrissent lentement, sans contrainte hydrique. De même, les argiles "gonflantes" sont froides au printemps et induisent une maturation lente des raisins. Mais l'été, malgré leur humidité, elles provoquent une contrainte hydrique (et non pas un stress hydrique, plus fort et néfaste en terme de qualité du raisin) qui accélère la maturation des baies.


Pourquoi ?


« Parce que les smectites qui composent en grande partie ces argiles retiennent très fortement l'eau et la rendent disponible pour la vigne. I’ eau est présente dans le sol mais la plante a du mal à l'absorber. Ainsi, les argiles "gonflantes" sont des terres viticoles plutôt précoces. Les raisins y mûrissent seulement trois à quatre jours après ceux des terres graveleuses », explique Kees Van Leewen, agronome, professeur à l'École nationale d'ingénieurs des travaux agricoles de Bordeaux (Énitab) et spécialiste des terroirs viticoles.

Pomerol concentre la majeure partie des argiles "gonflantes" de la région bordelaise. Mais on en trouve aussi dans certaines zones de Saint-Emilion, du Haut-Médoc et du Sauternais. « Cabernet-sauvignon (château Latour), cabernet franc (château Cheval blanc) ou sémillon (château Yquem) arrivent parfaitement à maturité sur ces argiles précoces et donnent de superbes vins. Ce type de sol transcende les cépages », souligne Kees Van Leeuwen.

Un sol viticole exceptionnel et rare puisqu'on le retrouve seulement sur quelques centaines d'hectares dans tout le vignoble bordelais, à comparer à 30 000 hectares de sols graveleux !

Graves, argiles et sables Au-delà de ces argiles "gonflantes", la majorité des sols de Pomerol sont des terres graveleuses, plus ou moins sableuses et argileuses .



Le cépage

Cépage secondaire avant le XIX' siècle, le merlot est aujourd'hui dans le Libournais et à Pomerol en particulier (70 % de l'encépagement) le cépage roi. Il affectionne les terres qui restent fraîches l'été et qui lui assurent une alimentation régulière en eau car il réagit plus finement aux variations climatiques que son parent le cabernet-sauvignon. Par ailleurs, la période durant laquelle sa maturité est optimale apparaît plus réduite que pour le cabernet-sauvignon. Vigoureux, le merlot se marie parfaitement avec le porte-greffe Riparia, selon Jean-Claude Berrouet de la maison Moueix (propriétaire de Petrus). « Globalement, le greffage a donné au merlot des vertus qu'il n'avait pas en pied franc: il est ainsi moins sensible il l'oïdium et il la coulure. En outre, le porte-greffe Riparia tempère sa vigueur. » L'aspect de ses grappes: moyennes, cylindriques et lâches. Ses baies sont sphériques, petites à moyennes, de couleur bleu noir et à la peau moyennement épaisse. Par ailleurs, les argiles de l'appellation ne sont pas toutes "gonflantes" et celles qui le sont, le sont plus ou moins. Cépage précoce sur terre précoce, le merlot appréhende les étés de plus en plus chauds et secs. Casser l'enherbement, limiter le travail du sol pour éviter l'évaporation, limiter la taille des sillons de butage pour que l'eau s'écoule plus lentement: autant de choix qui permettront au merlot de ne pas souffrir du manque d'eau les années chaudes. À moins que les cabernets gagnent du terrain ...


Dans cette zone appelée "Tropchaud", les températures sont très élevées en été, mais les sols du plateau argileux conservent l'humidité dont les vignes ont besoin.


Outre la nature des sols, la topographie et la présence de nappes d'eau souterraines jouent sur le régime hydrique des terres viticoles et la maturation des raisins.


Un exemple dans les vignes de Jérémy Chasseuil, vigneron à Pomerol depuis 2000

(château Feytit-Clinet). « Cette parcelle est constituée de graves en haut et de sables relativement riches en bas. Les merlots sur graves sont mûrs une semaine plus tôt que les merlots sur sables. Dans la partie plus sableuse, les vignes ne manquent jamais vraiment d'eau car elles peuvent puiser dans les nappes d'eau souterraines. » Un confort qui induit une vigueur importante et une maturation plus lente des raisins. C'est pourquoi Jérémy Chasseuil laisse désormais sur ces sols sableux un enherbement naturel qui permet de limiter la vigueur des vignes et de favoriser la maturation des baies. « En 2003, ces sols sableux m'ont été précieux, explique-t-il. Les vignes n'y ont pas souffert alors que sur les sols de graves, certains pieds se sont bloqués suite au manque d'eau, donnant ensuite des vins sans gras, avec de la verdeur, plus standards. »


De même, au château de Sales, les vignes sur sables ont globalement peu souffert en 2003. «Les sols sont très facilement traversés par les racines qui, du coup, peuvent plonger assez profond pour atteindre les nappes d'eau », souligne Bruno de Lambert.

Les sols riches en argiles ont également la capacité de limiter les effets du manque d'eau. « Les argiles des graves du plateau permettent au vin de garder de la fraîcheur même les années chaudes, commente Dominique Techer, qui s'occupe avec Claire Laval du château Gombaude-Guillot et du Clos Plince. En 2003 par exemple, à Gombaude-Guillot, certains grains et feuilles ont grillé au soleil alors que l'alimentation en eau s'est poursuivie. »


« I’ argile donne de la fraîcheur et de la profondeur aux vins. Les graves les rendent plus chaleureux et sensuels. Les vins issus de sols plus sableux, comme ceux de Clos Plince ont un équilibre plus sudiste. Pomerol fait la synthèse entre ces traits de caractère », résume Claire Laval.


Chaud et froid

Même à deux pas les unes des autres, les parcelles peuvent donner des raisins et des vins aux expressions très différentes. « Les sols de la Fleur Petrus, tous proches, sont plus graveleux et moins froids que ceux de Petrus, décrit Jean-Claude Berrouet. À vinifications égales, le vin de Petrus sera toujours plus dense, profond et sombre que celui de la Fleur Petrus. » Voici de quoi justifier deux vinifications distinctes ... « Souvent, la cuvaison est plus longue à La Fleur car le vin est plus filiforme. Je ne peux faire de même à Petrus de peur de perdre en finesse. Car si les cuvaisons sont trop longues, les polyphénols changent et l'on retrouve dans les vins des arômes ligneux. Globalement, on peut dire que plus c'est chaud, plus on extrait.


J’évite, par exemple, de faire les fermentations malolactique en barrique car cela crée selon moi des standards aromatiques avec des goûts de torréfaction et un excès de structure. »


Jérémy Chas seuil souhaite aussi faire du sur mesure selon la nature de ses vignes et leurs terres d'origine. « Les cabernets francs, par exemple, méritent une cuvaison plus courte que les merlots car leurs tanins sont plus durs que ceux des merlots. Par ailleurs, les merlots s'accommodent d'une cuvaison variable selon qu'ils viennent de terres plus ou moins précoces. Ainsi ils ont des tanins plus musclés s'ils viennent de terres tardives: leur cuvaison est alors écourtée. »


Pour garder le fruit de ses vins , de sables et de petites graves sablonneuses, Bruno de Lambert limite les cuvaisons, privilégie les températures modérées et adapte le passage du vin dans le bois (5 % de neuf) de 0 à 9 mois par périodes de 3 mois en alternance avec l'inox, selon le millésime, le cépage et la parcelle d'origine. « Le but est toujours de respecter le potentiel du vin et d'exprimer sa personnalité. », conclut-il .



Source :

http://www.vins-pomerol.fr/

http://www.chateau-de-sales.com/

www.moueix.com

Septembre 2007 LA REVUE DU VIN DE FRANCE

Un vieux Rivesaltes élevé 14 ans en barrique!

Le Roussillon, en catalogne française, est réputé pour sa production de vins doux naturels avec notamment les Banyuls, les Maury mais également les Rivesaltes ambrés ou tuilés.

Hier soir, en guise de dessert j'ai goûté à ce Rivesaltes "14 ans d'élevage en barrique" par "Les Vignerons des Côtes d'Agly" pour Parcé Frères. 



Nez typique des vins mutés de type oxydatif. Ça sent la noix, le caramel, le nougat. En bouche, beau moelleux équilibré par de l'acidité et une finale plutôt longue sur la noix... et l'alcool... qui vient alourdir le vin. Il y a donc un certain déséquilibre. Cependant, à ce prix là, je ne suis pas mécontent d'avoir un vieux vin, assez sympa, qui s'accordera à merveille avec une mousse au chocolat amer peu sucrée. 13.5/20. Le prix : 7 euros. Autrement dit, rien pour un vin de cet âge là.

Abandonné dans le frigo et goûté fin décembre : Le vin avait gagné en complexité, en sensation moelleuse avec une finale assagie et moins chaude!

Le catalogue des cadeaux de fin d'année est en ligne



A l'occasion des
fêtes de fin d'année
ou pour vos
vœux de nouvel an


nous proposons aux particuliers et aux entreprises
une large sélection de Vins Fins, Grands Crus, Champagne,
Cognac et Armagnac millésimés, Whisky, etc, et des produits d'épicerie fine avec
foie gras, caviar, terrines du terroir...

Notre équipe de sommeliers cavistes se tient à votre disposition pour vous conseiller les meilleurs produits originaux et de qualité qui feront plaisir à vos destinataires et dont ils se souviendront.


Nous apporterons le meilleur soin à votre commande avec tous les services nécessaires : aide à la sélection, emballage et coffrets, personnalisation des cadeaux accompagnés de vos cartes de vœux, livraison et expédition avec suivi auprès de vos clients et destinataires, règlements à distance par carte bancaire...

Pour passer votre commande vous pouvez venir dans nos caves, vous faire adresser notre catalogue, consulter le catalogue en ligne ou acheter sur notre site Internet.

Vous pourrez choisir parmi notre gamme constituée de plus de 1.500 références de vins et spiritueux de toutes les régions et terroirs de France et de l'étranger.

Pour COMMANDER n'hésitez pas à nous interroger

 04 67 65 39 33

par mail : @