mercredi 18 janvier 2012

Souvenirs de Moselle et de Riesling.

En 1994 j’ai effectué un mémorable voyage en Europe. Ce périple était un rêve de jeunesse, celui de découvrir le vieux continent. À l’époque j’étais un amateur de vin mais j’étais plutôt un consommateur de vins blancs et je n’avais pas encore le palais très développé pour les rouges. C’est pourquoi j’avais visité la France et l’Italie sans trop m’attarder aux vins. C’est en Allemagne que je me suis penché plus sérieusement sur le vin grâce à un passage mémorable dans la Vallée de la Moselle.

Ce terroir allemand n’a pas toujours bonne réputation, car on y produit des vins parfois sans beaucoup d’intérêt. En fait, il faut plutôt croire que la plupart des vins provenant de cette région et qui se retrouvent sur nos tablettes au Canada ne sont pas toujours les meilleurs en provenance de cette magnifique région. Sur place, j’ai eu droit à d’agréables découvertes. Étant donné mon affection pour les blancs, mon passage en Allemagne était tout indiqué.

Les vignobles en Allemagne s'étendent sur 100 000 hectares dont 87 % sont réservés aux raisins blancs. Avec dix millions d'hectolitres produits en 2003, l'Allemagne est le 8e producteur mondial de vin et le 4e de l'Union européenne.

J’ai donc visité la route des vins de la Moselle-Sarre-Ruwer qui s’étend de Coblence jusqu'à la frontière française sur 13 000 ha de vigne. Ce vignoble produit surtout des vins blancs secs dont le principal cépage est le riesling. J’ai eu droit à une expérience mémorable en visitant cette région pittoresque. J’ai particulièrement été émerveillé par l’histoire de la région et par la beauté du paysage. Ce fût spécialement le cas lors de mon arrivée à Cochem. La ville est située dans un site remarquable, caractérisé par un château qui couronne une butte plantée de vignes au bord de la Moselle. La photo sur mon blogue n'est pas celle du chateau en question. Il y a autant de chateaux en Allemagne qu'il pourrait y avoir d'igloo au Nunavut! Je croyais y voir un émule du Château de Walt Disney. Le Château Reichsburg a été probablement construit vers l'an 1000. C’est donc une région riche en histoire. En 1689, lors de la Guerre de la ligue d'Augsbourg, sous le règne de Louis XIV, le château fut détruit par les troupes françaises, comme plusieurs autres fortifications des vallées du Rhin et de la Moselle. Il appartient à la Ville de Cochem depuis 1978. J’ai aussi visité quelques lieux historiques comme le Pont de Remagen. Ce pont était, après le pont de chemin de fer de Wesel qui fut dynamité le 10 mars 1945, le dernier pont intact qui enjambait le Rhin durant la phase finale de la Seconde Guerre mondiale. Il a pu être conquis par les alliés le 7 mars 1945.

J’ai aussi passé à proximité de la Porta Nigra à Trèves qui est la plus vieille ville d’Allemagne. Elle fut fondée à l'époque romaine, en l'an 17 av. J.-C., sous le nom de colonia Augusta Treverorum, c'était le chef-lieu des Trévires.

Quant au vin, mon arrêt dans une petite propriété au pied d’un vignoble à flanc de Montagne aura été un délicieux souvenir. Vous trouverez d’ailleurs à chaque pas des villages viticoles pittoresques et des domaines aux noms évocateurs et parfois dans les méandres de ce fleuve qui fait plus de 545 kilomètres.

Les Bonnes Affaires de janvier

Les trois vins du mois de janvier chez votre caviste :
  • Domaine GUINAND en AOC Côteaux du Languedoc - Rouge 2008
  • Domaine COUPE ROSES - Vin Pays des Côtes de Brian - Blanc 2008
  • Domaine de JOY - Vin Pays des Côtes de Gascogne - Eros Rosé 2008

Ces trois vins à des prix tout doux entre 4,70 € et 6 € et mieux encore pour l'achat en carton de 6 bouteilles.

Domaine François Baur, Riesling Grand Cru Brand "Clos de la Treille", 2005

Un vin que j'avais acheté en fin de salon des vignerons indépendants à Paris il y a trois ou quatre ans. Il m'avait fait bonne impression à l'époque mais j'avoue que je n'y connaissais pas grand chose. Re-goûté en 2009, le vin était totalement fermé et ne donnait aucun plaisir. Il s'est enfin réouvert. 

  • Domaine François Baur, Riesling Grand Cru Brand "Clos de la Treille"

Un beau nez offrant des arômes d’agrumes bien mûrs, de fleurs blanches avec de la minéralité et un léger côté variétal pétrolé qui a conduit mon amie à s'exclamer, en humant ce vin à l'aveugle : "c'est du riesling : ça sent le cirage" ... La bouche possède un bon volume avec une finale minérale qui étire le vin. Pas mal du tout.

Le deuxième jour : les arômes de boîte à chaussure avaient vraiment trop pris le dessus.




15/20

Champagne Elisée du domaine Pierre Bertrand à Cumières, Millésimé 2004

Thérèse Bertrand dirige ce petit domaine familial de Cumières dont l'un de ses vins, un blanc de blancs base 1999 et 2002 bu dans un TER à 11h30 du matin entre Paris et Dijon au lendemain d'un dîner de Noël bien arrosé (c'est dire les terribles conditions de dégustation - nous fêtions les vacances) s'était avéré merveilleux pour un prix dérisoire. 

Ce soir, j'ai bu un millésimé de ce domaine.


  • Elisée 2004, Champagne, Domaine Pierre Bertrand.
Nez généreux évoquant la liqueur de fruits rouges, la noisette fraîche (oui, pas celle de l'oxydation... enfin je ne suis pas sur d'être compris là dessus) avec un aspect minéral mais aussi quelque chose de pâtissier. La bouche est effectivement un peu trop dosée à mon goût malgré une personnalité certaine.

14.5/20

Retour sur les trouvailles des fêtes


La période de Noël est plein de belles réunions avec la famille et les amis, c’est donc un moment propice aux découvertes. Certes, nous avons choisi de déguster plusieurs valeurs sûres que nous avions déjà partagées avec vous, mais voici 3 vins différents et très agréables qui nous ont charmés.

Pour le blanc, c’est un produit du val de Loire, le Domaine de Brizé, un vin d’Anjou que nous avons retenu. Fait à 100% du cépage Chenin blanc, c’est un vin très frais aux saveurs d’agrumes avec une belle minéralité, très bon en apéro ou pour accompagner des poissons blancs poêlés.

Dans les rouges, nous n’avons pas pu résister au Château Sainte Roseline, Cuvée Prieure, un cru classé de Provence nommé en honneur de Sainte Roseline, qui fut Mère Prieure de l’Abbaye au 14e siècle. Un beau vin rouge sombre, aux arômes épicés et aux saveurs de fruits noirs, fait de Syrah, Cabernet Sauvignon et Mourvèdre. Il est très bon avec un jarret d’agneau confit.

On ne peut pas penser fêtes sans évoquer le Champagne. Nous avons essayé le Egly-Ouriet Brut tradition, un Champagne issu de parcelles classées en grand cru. Au-delà des bulles, c’est un vin de dégustation aux arômes délicats, à la bouche crémeuse avec de petites touches de noisette.

À votre santé !

Club Vinearius

Domaine de Brizé Anjou 2010
Code SAQ : 00872960

Prix : 16,55 $
 

Château Sainte-Roseline Cuvée Prieure Côtes de Provence 2007
Code SAQ : 11095771

Prix : 26,20 $
 

Egly-Ouriet brut tradition grand cru brut Champagne
Code SAQ : 11538025

Prix : 80,00 $

Dégustation: Cabernet-Sauvignon Château St-Jean 2006

Nom du vin : Cabernet-Sauvignon Château St-Jean California 2006
Cépage: Cabernet Sauvignon
Producteur : Château St-Jean
Millésime:2006
Région: Sonoma
Pays: États-Unis
Catégorie: Rouge
Alcool %: 14
Date de dégustation: 2009/01
Prix: 19,75$ CAN

Ce vin est disponible au Québec
Code SAQ : 10967397
CUP : 00089819 796861
Fermeture : Bouchon de liège
Site Internet : http://www.chateaustjean.com
La note Le Tire Bouchon : 90

Lors de ma visite des vignobles de Sonoma, le Château St-Jean figurait d’emblé sur mon itinéraire. Ce domaine magnifique est situé près de Kenwood dans la région viticole de Valley of the Moon’s, le long de la route 12 entre Santa Rosa et la ville de Sonoma. Bien que le nom possède une saveur francophone, avec son architecture aussi française, ce château n’a pas de lien avec un personnage de la France, mais bien avec une grande dame de la région de Sonoma. (Le nom Jean est prononcé à l’anglaise) La cuvée 2006 de ce beau cabernet sauvignon est l’œuvre de la réputée winemaker Margo Van Staaveren qui a remportée le titre de la winemaker de l’année 2008 par le prestigieux magazine Wine Enthusiast.

Notes de degustation: Une belle réussite ce cab du millésime 2006 à la robe rouge rubis profonde. Ce vin sous les 20 dollars exprime un nez donnant sur les fruits noirs, la torréfaction et les épices. Le cassis, les cerises, et des notes poivrées se distinguent aussi au second nez. Velouté à souhait en bouche, il s’exprime avec des tannins fermes légèrement boisé.

Accord mets et vins: Parfait avec une pièce de viande de bœuf grillé, du bison, du gibier rôti et même de l’agneau. Un rosbif est aussi une bonne combinaison.

Vin de table, toi-même !


Pas content, l'ami Jean-Baptiste Senat, ce matin. La voix des mauvais jours, une pointe de colère et un brin d'amertume. Tout le contraire de ses vins. Il téléphone pour dire combien il est heureux de la naissance du blog et puis :
"Faut que je te dise, j'ai été ajourné vin de Pays".
Un blanc sur la ligne. De Paris, Je ne saisis pas tout de suite l'enjeu. Il m'explique, désabusé :
"Ajourné, ça veut dire qu'il n'ont pas voulu me classer les Arpettes en Coteaux de Peyriac (la plus petite des appellations locales, ndla). Retoqué pour manque de typicité. C'est ce qui arrive avec certains vins non sulfités, m'explique-t-il. La gamme aromatique est différente, décalée par rapport aux standards. Résultat, on n'est pas dans les clous : c'est pas assez formaté à leur goût...".
Formaté. Le mot est lâché.

En fait de sulfites, Jean-Baptiste fulmine. Il est vexé d'avoir été rejeté d'un rayonnage où s'alignent des vins qui n'arrivent pas à la cheville des siens. Des vins élevés en batterie à la coopérative, vendangés à la machine, traités chimiquement au nom de la rentabilité. Pas tous. Beaucoup tout de même.

Bien sûr, c'est moi qui le dit. Lui, le diplômé de Sciences Politiques, revenu aux sources familiales par passion, se garderait bien de provoquer les défenseurs de la "tradition", héritiers d'un temps où le Languedoc n'était qu'une succursale bordelaise. Échaudé par de précédentes bagarres, il évite désormais d'abuser de son franc-parler. Il n'est évidemment pas responsable du mien, forcément caricatural et injuste... Mais tout de même, cette fois, l'affaire a du mal à passer :
"Ça me tue, dit-il, de devoir mettre de l'énergie dans ces trucs là, j'ai déjà tellement à faire! Il y a tellement de gens qui ne vendent pas leur vins, franchement on se demande pourquoi on vient emmerder ceux qui font des efforts".
Bien sûr, il repartira à l'attaque, analyses en mains.

Sinon? Il fera avec, comme toujours. L'Arpette, son Merlot, son Carignan et sa Syrah, passeront en Vin de Table. Il ne serait pas le premier. Comme pour d'autres très beaux vignerons, son nom, fera office d'appellation. Dans les bars à vin nature de Paris, on ne fera pas la différence. Mais on a tout de même sa fierté.