samedi 21 janvier 2012

Taguez-moi quelqu'un!

Je suis jaloux un peu de ces blogues qui reçoivent la tague des autres blogueurs. Il est vrai que mon carnet sur le vin est beaucoup plus modeste en popularité que ceux des Chartier et Turbide, mais si jamais un blogueur décide de me passer la tague je serais plus qu'honoré de passer à l'action et de publier 5 choses que vous ignorez probablement à mon sujet! En parcourant la chronique de François Chartier sur les 5 choses à son propos, celà m'a fait sourire.
Ces faits méconnues humanisent les blogues et apportent un certains degré de fraternité qui rendent le monde du vin un peu moins snob. J'attend la "tague"... mes 5 choses sont déjà préparées!

En passant mon bon ami le sommelier d'Alcool NB Robert Noël a abordé un sujet fort pertinent en fin de semaine dans sa chronique "Le monde des vins" dans le quotidien l'Acadie Nouvelle! L'ami Robert s'est penché sur la question du contenu versus le contenant. Robert parle du phénomène des nouveaux emballages pour le vin, notamment le Tetra Pak et les bouteilles en P.E.T. une matière plastique connue sous cet acronyme signifiant Polyethylene terephthalate.

Pour ceux et celles qui suivent ma chronique sur Acadie.Net intitulée "Quelques octets de vin" du 8 décembre dernier je parlais de cette nouvelle vague de vins qui tentent de percer le marché des supporteurs de la cause écologique. Évidemment tout n'est pas parfait dans ce concept de vin en contenant de carton puisque certains endroits ne recyclent pas ces formats d'emballage malgré leur vocation dite écologique.

D'ailleurs cette semaine en parcourant la blogosphère il y avait un article intéressant pointant vers le journal Telegraph UK qui soulevait une problématique qui pourrait donner un répit au bouchon de liège. Certains vins dotés d'une capsule à vis pourraient semble-t-il dégager des odeurs nauséabondes à la longue lors de l'ouverture. Évidemment on crois que ce désagrément pourrait toucher 2% des bouteilles, alors que l'effet de vins bouchonnés à cause de mauvais liège affecterait environs 7% des bouteilles.

Comme j'en ai discuté cette semaine avec certains amateurs de vins, je suis en faveur de la capsule à vis pour les vins de consommation et davantage pour les blancs. Néanmoins lorsque l'on parle d'un vin de garde, je favorise un peu plus les méthodes traditionnelles, car il y a un certains charme dans le rituel d'ouvrir une bonne bouteille dans le cellier.


Voilà pour aujourd'hui, le nord du Nouveau-Brunswick se relève d'une difficile semaine qui nous ont presque fait oublier le réchauffement de la planètes avec plus 60 centimètres de neige, des vents violents et des refroidissements éoliens de -38...il faisait bon de rester bien au chaud à boire quelques bons vins corsés!


Vins méconnus, les Saint-Chinian


Le Languedoc est une vaste région vinicole du Sud de la France qui regroupe de nombreuses appellations. Aujourd’hui, nous parlons des vins produits dans quelques villages groupés autour de la ville de Saint-Chinian, une AOC (Appellation d’origine contrôlée) depuis 1982.

Les cépages du Saint-Chinian sont carignan, cinsaut, mourvèdre, syrah et grenache. Cela donne des vins au caractère typé, certains assez corsés, un peu comme les vignerons du Sud de la France :)

Les Saint-Chinian sont bien distribués au Québec avec un choix de 25 vins différents. En voici deux particulièrement intéressants.

Le Saint-Chinian Terrasses de la Mouline 2009 nous offre un rapport qualité-prix remarquable. On aime ses arômes de terroirs du sud et sa saveur franche et agréable.

Le Saint-Chinian les Fiefs d'Aupenac 2008 est un excellent vin, produit par la cave de Roquebrun. Intense et aromatique, il accompagnera à merveille un gigot ou une grillade d’agneau.

Les Saint-Chinian sont meilleurs après aération, utilisez votre Decantus!

Si vous visitez la région, passez donc faire un tour à la maison où le père de Charles Trenet exerça sa profession de notaire, elle est maintenant convertie en maison des vins.

À votre santé !

Club Vinearius

Terrasses de la Mouline Saint-Chinian 2009
Code SAQ : 00552505

Prix : 13,95 $

Les Fiefs d'Aupenac Saint-Chinian 2008
Code SAQ : 10559166

Prix : 20,10 $

Une si jolie petite vigne...


C'est un coteau de Grenache et de Cinsault, adossé aux derniers contreforts des Pyrénées. Plantés en 69, ces ceps vénérables ont survécu à la folie "bordelaise" qui a saisi la Malepère il y a vingt ans. Et à la crise qui pousse chaque année des dizaines de vignerons à l'arrachage... Mais il s'en est fallu de peu au printemps dernier. Cette fois, ils n'ont dû leur salut qu'à la détermination de l'inévitable Palacios.
"Ça me fait plaisir que ce soit toi!", a dit l'ancien propriétaire à Frédéric, en topant-là. "En fait, je t'attendais. De toute façon, c'était ça où la vendre à un voisin qui voulait en faire une piste de moto-cross pour son fiston... Alors..."
Alors, il a vendu... Pour le prix de la terre et celui de la prime d'arrachage. Quelques milliers d'euros avec en bonus de vieux figuiers-fleur, une poignée de cerisiers, quelques chênes verts et un bout de talus enlacé de ronces.

Oui, c'est une jolie petite vigne... Et le fait qu'elle soit exposée au Nord ne gâche rien à l'affaire. Ici, lorsqu'il neige, le sol reste blanc un peu plus longtemps que chez le voisin. Et l'été, la terre est fraîche - parait-il - plus souvent qu'à son tour. Mais elle a du mal à tenir, cette terre, érodée par quatre décennies de désherbage chimique. Le sol a glissé. Les ravines se sont creusées. Ici ou là les ceps branlent. Ils ne tiennent plus qu'à un fil. Ténu. Un vrai casse-tête.
"Il faudrait ramener de la terre, grimace Frédéric en se grattant le crâne. Mais c'est un travail de titan. Il faudra ramener de l'herbe. Ramener de la vie en fait... C'est ça! On va la laisser vivre un peu... Laisser le sol retrouver des forces. Ne pas stresser la bête. Tant pis si la prochaine vendange est maigre. Elle a besoin de respirer un peu cette vigne. Il ne faut pas la stresser...".
Sitôt signé, Frédéric a donc été remplir les papiers de la conversion en bio. Et puis il s'est mis à l'oeuvre. Tout doucement. Mi-janvier, le vigneron d'Arzens a taillé ses vieux ceps. En gobelet, comme il se doit. Et après? "on verra", comme il dit... A chaque mois suffit sa peine. Une vigne ne renaît pas en un jour.

On peut aussi lire "l'incontournable de la Malepère" et se souvenir d'un petit quizz où vous aviez déjà entrevu cette fameuse vigne...

PS : Frédéric cherche un nom pour sa future cuvée Grenache/Cinsault... A votre bon coeur, m'sieurs-dames!

Vous avez dit "typicité" ?


Lu dans le Monde2 ce week-end ce petit article qui rappelle une ou deux affaires déjà évoquée ici. Sous le titre, "un primeur attachant", le texte fait l'éloge d'un Vin de table primeur signé par l'ami Marcel Richaud, "l'un des plus attachants modèles de l'exigence vigneronne contemporaine". Sous la signature de Bettane & Desseauve, ça se déguste... La suite aussi. Il a été déclassé, expliquent nos deux éminents critiques :
"... Pour l'impérieuse raison qu'il fût retoqué par la commission officielle d'agrément des vins de Côtes du Rhone. Nous l'avons dégusté, à l'aveugle, au milieu d'un aréopage de Côtes du Rhone primeurs dûment approuvés par la rigoureuse administration : pitoyable fluidité ici, astringence râpeuse là, arôme de banane et de vernis à ongle (...) On tance parfois cette dégustation d'agrément pour son laxisme (1 à 3% de vins retoqués selon les régions, ndla). En fait, c'est pire : les refusés sont souvent d'excellents vins qui ont pour seul défaut de ne pas partager la banalité du plus grand nombre. Le laconique motif du refus est "non-typicité". On pardonnera à Marcel de ne pas savoir reproduire cette typique médiocrité ".
Dans le bureau qu'il fréquente le moins possible, ses grosses chaussures aux pieds, Marcel Richaud, lui, prépare la contre-attaque. Il a le nez plongé dans la nouvelle réforme des Appellations d'origine, inspirée des nouvelles règles européennes. Avec le syndicat des vignerons de son village (aujourd'hui en appellation "village des Côtes du Rhone"), il étudie la possibilité de faire reconnaître un "Cru Cairanne" par la nouvelle réglementation:
"Une AOC pure, exigeante et originale, explique-t-il avec passion. Une appellation qui tiendrait compte du terroir, de l'originalité des territoires, des traditions. Comme pour le jambon ou le fromage. Aujourd'hui les goûts sont définis par des grands groupes qui imposent leur marque, leurs levures sélectionnées et leur goûts "ni bon ni mauvais, sans vice ni vertu" aux syndicats viticoles. Ils ont le droit d'exister. Mais pas de régir les autres."
Face à ces nouvelles règles européennes, qui pourraient demain autoriser le recours aux copeaux de bois pour simuler le passage en barrique, ou l'enrichissement avec du "moût concentré rectifié" issu de raisins médiocres (comme l'autorise déjà le Code Oenologique International), des associations de consommateurs, comme l'UFC, tirent la sonnette d'alarme. De sa voix calme et chantante, Marcel Richaud n'est pas en reste. Après des décennies de bagarre pour faire reconnaître l'excellence de ses vins, pas question de "baisser la tête":
"Ce n'est pas refuser le progrès que de réclamer le droit d'échapper à des modèles industriels, à des goût artificiels. Nous avons le droit à la différence. A la typicité au vrai sens du terme... Au sens de typique, pas au sens d'uniformisé...".
Aussitôt Marcel s'excuse de ne pas avoir les mots. C'est que, dit-il, en rigolant : il n'a "que le certificat d'étude primaire". Et il repart dans ses vignes, parce qu'elles lui manquent vite. Et qu'avec toute cette paperasse, la taille a pris du retard.


Dégustation du Domaine de la Brune Beaumes de Venise


Nom du vin : Domaine de la Brune Beaumes de Venise
Cépage : 70% Grenache, 25% Syrah, 5%Cinsault
Producteur : Vignerons de Caractère SCA
Millésime : 2005  
Région : Rhône
Pays : France
Catégorie : Rouge
Alcool :   15 %
Date de dégustation: 2010/01
Prix : 16,95 $
Fermeture : Liège
CUP : 03338691 413814
Site Internet : www.vigneronsdecaractere.com
La note Le Tire-bouchon : 3 1/2  
Niveau de sucre : 00    
Intensité : Corsé

Lors d’un récent passage dans la belle province, je me suis rendu dans quelques magasins de la Société des Alcools du Québec afin de faire la découverte de quelques vins que nous ne retrouvons pas au Nouveau-Brunswick.  Je suis tombé sur cette bouteille pleine de chaleur de la région du Rhône du millésime 2005.  Ce vin d’appellation Beaumes de Venise est du solide avec ses 15% d’alcool.  Ce domaine, c'est l'histoire d'une terre où au cours d'un labour, les bœufs se sont agenouillés. En creusant le fermier découvrit une sculpture taillée dans une roche brune et représentant la Vierge Marie. La légende dit que cette statuette déposée dans la nef de l'Eglise du village disparue à plusieurs reprises et qu'on la retrouvait toujours là où elle se révéla aux bœufs. Son nom est également lié à celui de son propriétaire, Raymond Brunet.

Notes de dégustation
Une robe rouge cerise qui laisse le grenache s’exprimer avec brio au nez avec des notes épicées de poivres blanc qui s’entremêlent d’arômes tel le thym, le romarin et voir même une touche d’eucalyptus.  Les fruits noirs sont aussi bien marqués et c’est aussi une présence que l’on retrouve en bouche avec une charpente tannique intense et charnue. Un vin qui trouvera son plein potentiel lors de vos repas.    Il se conservera de 3 à 5 ans et qu’il sera préférable de le carafer avant le service. De préférence s’assurer aussi de le présenter à une température d’environs 16 Celsius.



Accord mets et vin
Un rouge qui pourra s’harmoniser avec les viandes rouges tels un bœuf braisé, un carré d’agneau aux herbes,  un magret de canard aux cerises, ou un savoureux steak au poivre.  Pour les amateurs de fromage, un  chèvre crémeux fera bon ménage.