mardi 14 février 2012

James Suckling : coup de pouce « gratuit » à la SAQ

Le 17 février prochain la Société des alcools du Québec va divulguer une liste de vins ayant obtenu une note de 90 points et plus de la part du réputé critique de renommée internationale James Suckling. Ce dernier était de passage à Montréal du 29 novembre au 1er décembre 2010 et a participé à des dégustations au laboratoire de la SAQ.


Monsieur Suckling aura œuvré pendant près de 30 ans au Wine Spectator en tant qu’éditorialiste principal et chef du bureau européen. Il a aussi agit à titre d’éditeur européen de la publication Cigar Aficionado.

Sur son site Internet, la société d’état indique que le critique indépendant n’a pas été rémunéré par la SAQ pour effectuer ces dégustations et qu’il a aussi défrayé le coût de son voyage. Évidemment en utilisant le nom de James Suckling pour promouvoir des vins de plus de 90 points, c’est certainement une bonne façon pour le critique de faire connaître son site Internet. La SAQ redirige d’ailleurs les visiteurs vers le site du fameux critique avec une belle bannière publicitaire.

Le site jamessuckling.com propose un abonnement gratuit à quelques sections, mais aussi un abonnement à 143 dollars pour un accès sur du contenu plus élaboré dont une vidéo haute définition par jour, animée par Suckling lui-même. Bref c’est dans le jargon du métier un accord gagnant-gagnant. En toute humilité, je n’oserais pas mettre en doute les compétences de Suckling, mais je trouve quand même drôle que l’on n’utilise pas les services d’un Chartier, Phaneuf, Aubry ou Lapeyrie qui sont pourtant des visages un peu plus connus des amateurs de vins au Québec.

En attendant Mauguio...


Lundi, s'ouvre à Montpellier la grand messe des vins du sud.

Vinisud, il faut le dire, c'est impressionnant : 1760 exposants dans le parc des expositions de Montpellier. 35.000 visiteurs professionnels, importateurs, grossistes, grande distribution... Des chiffres en augmentation tous les deux ans et qui justifient le prix des stands : 3000 euros pour 7 malheureux mètres carrés ou le loisir d'aller tenter sa chance sur un stand collectif pour 1500 euros les trois jours.
"Moi ce n'est pas mon truc, explique Frédéric Palacios, assez gonflé pour un jeune chef d'entreprise. D'abord parce qu'il y a cet investissement de base. Mais aussi parce je ne veux pas être noyé dans la masse. Le rêve des exposants c'est de réussir à vendre deux à trois palettes annuelles (environ 1800 bouteilles, ndla) ne serait-ce que pour rembourser l'investissement. Ca ne se critique pas, c'est juste pas mon créneau : j'essaie de faire un vin qui a une identité, une personnalité. Je ne vois pas comment sortir du lot dans ce type de salon, même si il est formidablement organisée. Et puis franchement, c'est comme un réalisateur qui ferait des films d'auteur et qui irait dans un festival ou les block-busters et le sitcoms sont majoritaires. Ca n'a pas de sens".
Lundi matin, Frédéric ne sera donc pas sur le Stand des vignerons de la Malepère. Inutile de chercher son nom dans la liste impressionnante (et parfois alléchante) de ceux qui ont décidé de tenter leur chance à la grande loterie de Vinisud.

Lui, la joue "Off", à partir du 9 mars, chez les adeptes de Vinum Nostrum. Le jour et la nuit.

Installé au Patio de Mauguio pour sa troisième édition, Vinum Nostrum est à Vinisud ce que le festival du film de Sundance est à Hollywood : le rendez-vous des auteurs et des indépendants. Ici pas de stand, pas d'allées, pas de plan. Tout le monde se retrouve, grands noms et nouveaux venus, visiteurs et vignerons, dans cette ancienne cave viticole, située en coeur de village, à une dizaine de kilomètres au sud du Parc des expos de Montpellier (voir plan).

Pas de location, pas de mètre carré facturé, mais pas de passe-droit non plus : tout le monde paie sa place. Cinq euros à l'entrée. Le prix d'un verre.
"Il y en a à qui ça n'a pas plu, raconte Charlotte Senat. Des critiques, des cavistes qui sont habitués au tapis rouge et aux entrées gratuites. Désolé... Ici c'est le même prix pour tout le monde".
Autre règle imposée cette fois aux vignerons : on ne peut participer au Vinum Nostrum (liste) que si l'on ne participe pas à Vinisud. Une "exclusivité" et une exigence qui n'ont pas empêché de grands noms de signer cette année encore. A Mauguio, on retrouvera donc les Richaud (Cairanne, ci-dessous), Lapierre (Morgon) et Arena (Patrimonio, photo à droite), Plageoles (Gaillac)... Ces stars du vin de terroir qui font briller les yeux des nouveaux venus :
"Je fais Vinum Nostrum parce que c'est une reconnaissance, dit Frédéric Palacios, qui y est invité pour la première fois cette année. Une marque de fabrique... Arena, Richaud... Tu te rends compte! Ce ne sont pas mes Maîtres, parce que je ne veux pas penser comme ça... Mais ce sont des types formidables qui ont fait le chemin avant nous. Et puis je me sens totalement dans leur courant. L'idée du vin qui a la personnalité de son terroir et de celui qui le fait".
Les habitués (Magnon, Cazottes, Bernard et les autres) croiseront donc de (petis) nouveaux... Comme Frédéric ou le gascon Dominique Andiran. Tous "cooptés". C'est le principe:
"Les nouveaux sont toujours pressentis par rapport à l'honnêteté de leur travail et leur façon de se représenter, explique Marcel Richaud. Ca représente bien le monde qu'on veut rencontrer, celui des vignerons-artisans et des cavistes qui aiment cette façon de travailler, ce respect du terroir. Tout au long de l'année, on grandit en fonction de son voisin immédiat... Là, on ouvre les espaces. On partage les méthodes entre des gars venus de toute la France, on étoffe les réseaux. Là aussi, il y a un effet de synergie, parce que chacun va parler dans sa région du vin des autres. Chacun est prescripteur pour les autres".
Dans le petit club des Vinum Nostrum, un producteur de cidre, cotoie ainsi le pape du Gaillac-vieille vignes et un artisan du Muscadet, un ancien photographe de presse partagé entre la Loire et le Languedoc (dont a déjà parlé ici).

Sans doute cette année encore, certains trouveront-ils la salle trop petite ou le jazz trop généreux. Le problème des Senat c'est qu'ils ne font jamais rien à moitié. Et puis, comme dit Jean-Baptiste:
"C'est un premier contact. L'idée c'est que l'on se retrouve ensuite à la propriété pour un contact plus serré... Plus intime".
Mauguio aura donc sans doute, encore cette année, un petit coté speed-dating. Les amoureux des vins d'auteurs ne s'en plaideront pas.


Après le 14, encore l’amour !

C’est aujourd’hui la fête officielle de Saint-Valentin, ne l’oubliez-pas ! Mais si fêter l'amour après le travail, à la course pour faire les courses, vous pèse, pourquoi pas profiter du prochain weekend? Dans cette chronique, je vous propose quelques accords mets et vins pour une soirée sensuelle et gourmande hors de tout stress !

Le « menu pour lui » de Ricardo m’a particulièrement inspirée avec son carpaccio de bœuf, ses médaillons de porc et une île flottante pour deux. Voici quelques accords que vous pourrez enrober de musique par la suite !

Carpaccio de bœuf : vous ferez un tabac avec un vin issu de Sangiovese. Ce cépage, que l’on retrouve essentiellement en Toscane, présente habituellement une acidité marquée, un bouquet incomparable où le fruit est mis de l’avant et des tanins au grain défini. Essayez le Rosso di Montalcino de la maison Caparzo ou encore un Chianti Classico d’une maison que vous aimez. La maison Ricasoli est incontournable!

Médaillons de porc : des griottes, de l’anis et le parfum des cinq épices de cette recette demandent un vin qui ralliera tous ces goûts et arômes. Évitez les vins tanniques qui pourraient paraître trop durs avec la texture de ce plat. Optez pour un Zinfandel américain. La maison Cline fait partie des meilleures !

Île flottante pour deux : la délicatesse est de mise pour accompagner ce dessert… Je suggère un Moscato d’Asti. Ce vin de dessert contient peu d’alcool. Il offre un bouquet de fleurs et de pêche propulsé par une ardente effervescence !

Et parce que la Saint-Valentin avec bruit de fond de frigo n’est pas très romantique, concoctez-vous une liste de chansons susceptibles d’éveiller le désir à l’abri de la pollution sonore.

Bonne Saint-Valentin !

Hélène Dion, sommelière conseil

Rosso di Montalcino 2009 - Caparzo
Code SAQ : 713354

Prix : 19$

Chianti Classico 2009 – Brolio - Ricasoli
Code SAQ : 3962

Prix : 24,75$

Zinfandel - Cline - Californie
Code SAQ : 708677

Prix : 16,65$

Moscato d'Asti - Bricco Quaglia La Spinetta
Code SAQ : 10543746

Prix : 20,75$

Dégustation: d'Arenberg The Derelict Vineyard

Nom du vin : d'Arenberg The Derelict Vineyard
Cépage: Grenache
Producteur: d’Arenberg Pty Ltd
Millésime: 2004
Région: McLaren Vale
Pays: Australie
Catégorie: Rouge
Alcool %: 14.5
Date de dégustation: 2009/02
Prix: 30,79$ CAN
Disponible au Nouveau Brunswick.
Cup : 9311832467000
Fermeture : Capsule à vis
Site Internet : http://www.darenberg.com.au
La note d’appréciation Le Tire Bouchon : 88

Note de dégustation : La maison d’Arenberg est pour moi une découverte dans chaque bouteille. Le winemaker Chester Osborn exploite avec brio un cépage qui se retrouve davantage dans des régions d’Espagne ou dans le sud de la France. Le grenache s’exprime merveilleusement bien dans la région du McLaren Vale avec pour exemple ce vin généreux et qui plaira aux amateurs de vin corsé. La robe arbore une couleur rouge foncé prononcée avec certains reflets grenat sur les bords et des teintes cerise au milieu. Un grenache aromatique aux fruits abondants au parfum de mures, de fraises, de prunes et de canneberge tout en dégageant des épicées, un peu poivré avec des effluves de cannelle. La bouche est riche également de saveurs de fruits qui enrobent le palais avec des notes de vanille, des tannins fermes et une magnifique concentration. Le vin est harmonieux avec un niveau d’acidité qui complète bien l’ensemble de ce vin qui a de belles propriétés de vieillissement. À boire entre 14 et 16 Celsius.


Accords mets et vins : Pour un repas relevé avec certains viandes rouges il sera le parfait partenaire. Du bœuf rôti, du gibier à plume, un bon steak au poivre ou encore plus simplement avec la pizza ou un poulet rôti. Je l’ai dégusté en apéritif avec quelques hors d’œuvre.

Cena Maridaje Entrevins

Mon top 5 coups de coeur de la Saint-Valentin

C’est la fêtes des amoureux aujourd’hui. Je vous invite à surveiller ma dernière chronique qui sera publiée sur Acadie.Net vendredi. Je dis ma dernière, puisque je vais en effet passer le flambeau à Marc Paimpec à titre de chroniqueur, afin justement de me consacrer davantage à mon blogue. J’aurais passé plus de 6 ans à écrire sur le vin dans le cadre de mes chroniques intitulées « Quelques octets de vin » Je vous propose donc aujourd'hui pour la fête de l'Amour , le top 5 de mes coups de cœur, ceux que je partagerais volontier avec ma douce à la St-Valentin.

Certains de ces vins sont difficile à trouver notamment lorsqu’il s’agit de millésimes spécifiques.

  • Champagne Bollinger Spécial Cuvée (Champagne de James Bond version moins dispendieuse)
  • Un porto Taylor Flatgate Quinta de Terra Feita 1987
  • Un sparkling Icewine canadien de la Maison Inniskillin
  • Un sauvignon blanc Concha Y Toro Late Harvest 2003
  • Château Raymond-Lafon Sauternes 2001

Pour découvrir une multitude de possibilités pour des cocktails savoureux pour la St-Valentin, je vous invite à découvrir ce lien du site Delirium spécialisé sur les cocktails

Séduire avec les fleurs et les parfums du vin.

Quel bon moment pour parler d’amour et de vin à l’occasion de la Saint-Valentin.  Au lieu de faire comme la majorité des chroniqueurs du monde du vin en vous parlant des vins qui pourront se marier avec du chocolat ou de proposer des vins  pour vos desserts, je vous amène sur la piste des arômes et des plaisirs olfactifs.
Le vin à coeur
Pour dire à votre partenaire que vous l’aimez, c’est toujours très romantique de lui offrir des fleurs.   Par ailleurs, il existe différentes significations rattachées à la couleur ou au type de fleur que vous voulez offrir.   Il y a plusieurs sites qui donnent les grandes lignes de cela sur Internet comme celui-ci.  

Pourquoi ne pas offrir des fleurs et une bouteille qui dégagent les fragrances de ce même type de fleurs?  Dans le vin, il est possible de déceler des arômes de la rose, de la violette, de pivoine, de chèvrefeuille, d’acacia, d’églantine, géranium, genêt et de jacinthe.

Ajoutons à cela l’exotisme de certains parfums de fruits comme l’ananas, la mangue, du litchi, de la fraise, de la framboise, de la groseille, de la cerise, de pêche et de citron, vous constaterez alors que l’olfaction est un élément de séduction.   Sachez qu’il existe aussi du vin fait à base de fleurs,  comme le fait le producteur belge, Le vigneron des fleurs. 
Au fait, quels sont les vins qui dégagent ces types de parfums d’exotisme et de fleurs?

Voici quelques cépages blancs et certains arômes floraux ou de fruits couramment en présence :

Dans le chardonnay on y trouvera parfois  l’acacia, le chèvrefeuille, la pomme, la poire, la verveine, la pêche, la poire et le litchi

Le gewurztraminer est aussi le champion des parfums de rose, de litchi, de fruits exotiques, de pêche jaune, cannelle, de géranium, d’acacia, d’abricot et  de violette

Pour le chenin blanc que l’on rencontre dans la Loire ou encore en Afrique du Sud, on retrouve parfois des effluves d’acacia, de chèvrefeuille, de citronnelle, de pomme verte, pamplemousse, verveine, cannelle,  fruits confits et poire.

Pour le riesling, on pourra percevoir dans plusieurs vins d’Alsace et d’Allemagne, des notes citronnées,  d’agrumes, de fleurs blanches, d’abricot, d’orange, de pêche jaune et fruits tropicaux.

Quant au viognier que l’on retrouve plus fréquemment dans le Rhône, le Languedoc ou la Provence, ce sont des odeurs agréables d’abricot, de pêche blanche et de pomme qui ressortent de ces vins.  On retrouve également des notes d’abricot, de poire, d’acacia, et de violette.

Même processus pour les vins rouges :

Qu’il soit français ou de style Nouveau Monde, le cabernet sauvignon pourra dégager des arômes de fruits rouges comme la framboise ou noirs comme la myrtille ou le cassis.
Un vieux cab fera ressortir un parfum de confiture de mûre, de crème de cassis et de réglisse. 

Un pinot noir laissera dégager dans le cas de certains bourguignon des notes de framboise, de groseille, de fraise cuite, de cannelle, de cerise et d’églantine.

Pour une syrah c’est la framboise, les parfums de mûre, de violette, de cèdre, de cannelle, et de truffe qui s’exprime plus souvent qu’autrement.

Pour la grenache que l’on retrouve dans certains vins du Rhône ou d’Espagne, il y a parfois des notes de cassis, mûre, de cerise, de fraise écrasée, de laurier, d’eucalyptus et d’abricot cuit. 

Vous constaterez que je n’ai même pas fait allusion aux notes grillées, végétales, animales et aux différentes épices qui se retrouvent également dans ces cépages. Alors profitez de cette Saint-Valentin pour regarder votre partenaire dans les yeux et humer les parfums qui émanent de vos verres de vin.  Laissez la sensualité vous  atteindre et découvrir l’amour du vin autrement.