lundi 20 février 2012

Le verdict de la verticale du Château Simard

Dimanche, j’avais invité un groupe d’amis à se rassembler au Restaurant déjà BU! du sommelier et propriétaire Robert Noël, afin de participer à la dégustation d’une verticale du Château Simard.  Ce genre d’activité relativement rare est accessible grâce à la disponibilité de 10 millésimes chez Alcool Nouveau-Brunswick. 

Nous avons décidé de diviser la dégustation en deux parties.  Il était essentiel de se lancer d’abord dans les millésimes les plus âgés de ce vin de Saint-Émilion.  Les dégustateurs au nombre de douze, neuf hommes et trois femmes, ont eu le loisir de goûter les vins des millésimes 1996, 1998, 2000, 2001 et 2003.  Dans le but de rendre l’exercice un peu plus excitant pour nos apôtres de Bacchus, nous avons versé les vins dans les verres sans divulguer les millésimes. 

Cette dégustation dans le style « semi à l’aveugle » aura fait ressortir des constats particulièrement intéressants.  Les vins se ressemblaient par quelques nuances près au niveau de la couleur. Au nez, les arômes m’ont semblées plus évolués dans le verre du 1998 et du 2001.  D’ailleurs comme vous le constaterez plus bas dans les résultats de mon classement, et de celui de l’ensemble des participants, le 1996 est probablement celui qui a su plaire davantage au groupe dans cette ronde, tandis que le 1998 aura été mon préféré. 

Notre groupe composé à la fois d’experts (2 sommeliers) et de bons amateurs aura dans l’ensemble été peu impressionné par ces vieux vins, que certains auront même qualifiés de vins sur le déclin notamment dans le cas du 96. 

Nous avons terminé notre session de dégustation avec les 5 derniers vins, soit la ronde des vins les plus jeunes.  Les millésimes 2004, 2005, 2006, 2007 et 2008 étaient plus foncés et généreux en arômes.  Du poivron vert, du cuir, du tabac et des notes florales étaient perceptible dans plusieurs cas.  Le seul vin qui faisait figure «d’anomalie» dans cette trame olfactive s’est révélé être le 2005.  L’un de nos experts a d’ailleurs fortement questionné le style du vin par rapport au reste, notamment à cause de ses notes de caoutchouc, de goudron et de fût de chêne toasté.  L’un de nos deux sommeliers du groupe n’a d’ailleurs pas noté le vin, tellement ça contrastait avec l’ensemble.  Toutefois plusieurs participants ont eu un coup de cœur et en dépit de l’abstention de l’un des dégustateurs le résultat global de ce millésime lui a donné tout de même le 3eme rang au classement général.  La compilation finale des deux rondes a favorisé le plus jeune millésime soit le 2008, car sur une possibilité de 120 points, il a obtenu un pointage de 94.5 points.

Voici d’ailleurs les résultats du groupe et aussi mes résultats personnels. Chaque vin était évalué sur 10 points. On accordait  4 points pour la portion olfactive et 6 pour l’aspect gustatif.  Le visuel a été laissé de côté en prenant pour acquis que tous les vins ne présentaient pas de défauts apparents. Vous constaterez également que plusieurs vins ont obtenu les mêmes pointages ce qui a eu pour résultat de créer des égalités.

Millésime  score total  rang groupe        mon rang   prix
1996            86.5                   3                           5           38.29$
1998            84                      5                           1           41.78$
2000            85                      4                           3           48.29$
2001            82.5                   7                           3           40.99$
2003            83.5                   6                            5           38.29$

2004            88                      2                             2           38.48$
2005            86.5                   3                             2           50.79$
2006            82                      8                             4           41.29$
2007            88                      2                             4           38.29$
2008            94.5                   1                             3           49.29$

En conclusion, les experts autant que les amateurs auront été un peu déçu par différents millésimes de ce vin de Saint-Émilion considérant le prix.  L’expérience a toutefois été grandement appréciée et d’autres activités du genre pourraient avoir lieu dans les prochaines semaines.  

Madiran Domaine du Moulié Tradition 2005




Ce midi ma femme décide de faire un magret de canard rôti au miel.
Là pas trop de choix que de mettre un vin du sud-ouest.

Allez je décide d'ouvrir ce Madiran , 2h avant le repas.

Je verse un fond de verre pour decider le carafage.La robe est foncé à dominante grenat ,le nez est puissant de fruit rouge,je trouve du cassis.En bouche c'est puissant,le fruit ressort , les tanins sont fondu, belle longueur, bien équilibré. Je décide de le servir dans la bouteille sans le passer en carafe.
Au repas , avec la viande , l'accord est sublime. On déguste un vin dans son apogée , certainement qu'il vieillira encore , mais là c'est sublime.

Merci au 3 caves pour cette découverte

Prix : 6,4e

Ou : Les 3 Caves
23 Rue François Salviat
19100 BRIVE

Concours Regional de Taille

J'ai participé ce matin au Concours Régional de Taille organisé par le CIVA et la profession pour délivrer le Diplôme Interprofessionel (DIP) de Taille. Près de 100 personnes réunies sur 4 parcelles de Gewurztraminer dans le Huat-Rhin. Rendez-vous était pris dans le brouillard matinal à 8h... Photo de gauche parue dans le Paysan du Haut-Rhin me montrant en position de recherche de vitesse :-)

Les 100 candidats étaient répartis chacun sur un rang. Au top départ, le brouhaha a fait place au bruits des sécateurs déchaînés.. L'épreuve a duré 20 minutes chrono. L'évaluation s'est fait suivant les critères suivants:
  • Choix des bois (5 points par souche taillée) - note minimum pour le DIP: 25
  • Choix de la charge (4 pts) - min: 20
  • Propreté (2 pts) - min: 12
  • Vitesse (0.5 pt) - min: 5
Pris dans l'excitation du concours, je me suis lancé comme une furie et ai taillé 17 souches en 20 minutes (mon record perso). Mais au prix de la propreté (les têtes de saule n'ont pas été débarassées des bois et yeux inutiles). Par conséquent, je me suis vu éliminé et vais devoir repasser un rattrapage pour valider mon certificat d'aptitude à la taille.

Pour la petite histoire, seuls 30 candidats sur les 100 ont obtenu leur DIP de Taille. Les 19 meilleurs sont invités à la grande finale régionale dans une semaine..

Vendredi 17 Février: Session taille du conservatoire!

Vendredi 17 Février : la parcelle du Conservatoire de La Tour de Bessan voit arriver son premier marin (tout en jaune) sur la photo !
Il s’agit de Jean Cordeau, notre éminent expert viticole qui vient tailler lui-même les nouveaux cépages que nous essayons.
Sylvia et Emilie R. (qui prend la photo) lui emboitent le pas.
Il s’agit de tailler deux cépages qui se révèlent un peu compliqués à mener : l’Arinarnoa et le Petit Verdot (qui est présent sur le vignoble de Duplessis).

Domaine du Clos des Fées, Vieilles Vignes, Côtes du Roussillon Villages, 2007

  • Domaine du Clos des Fées, Vieilles Vignes, Côtes du Roussillon Villages, 2007
5 heures de passage en carafe.

Nez épicé, boisé, torréfié, sanguin, avec des fruits rouges et noirs très mûrs. Du volume, bouche sans accrocs malgré les tanins puissants et une finale longue. Un vin un peu fatigant à boire pour lui même mais qui s'est tout de suite mieux comporté avec le plat. 

15.5/20

Domaine Eric Morgat, Savennières, L'Enclos, 2007

  • Domaine Eric Morgat, Savennières, L'Enclos, 2007
À l'ouverture le nez est sur la poire, la pomme, le caramel fin, avec un aspect floral. je trouve le bois très bien intégré, le nez est délicat… (ayant goûté le 2009 récemment qui était très marqué par le bois, je me demandais si ce 2007 l'avait déjà digéré). La bouche est droite, sans grande amplitude, avec de l'amertume en finale.

On dit que les vins de cette appellation sont assez austères mais que ce vigneron fait des vins modernes.

A mon avis le vin vient de sortir de sa phase fruitée/boisée et commence à devenir austère. 

Le deuxième jour, les arômes s'étaient volatilisés et la bouche semblait déséquilibrée par l'alcool.... Conclusion? Je vais boire mon 2009 sur son boisé et son fruit flatteurs...
Acheté 21 euros : déception.

13/20


Domaine Bart, Fixin-Hervelets 1er Cru 2006

Le domaine Bart est un domaine de Marsannay que j'ai eu la chance de visiter, produisant des vins de style classique.
Fixin est une appellation de la Côte de Nuits située entre Marsannay et Gevrey-Chambertin. 


  • Domaine Bart, Fixin-Hervelets 1er Cru 2006
Nez sauvage avec des arômes de griottes et de cuir. La bouche est en demi-puissance, avec des saveurs acidulées, des tanins très fins et souples. Vraiment un beau vin de terroir classique au style bien défini. Acheté 18 euros au domaine.

16/20

JEUDI 16 FEVRIER : REUNION DES BEST OF WINE TOURISM AU CHATEAU SOUTARD



Il est 11h pile, quand Emilie et moi parvenons enfin au Château Soutard après vingt minutes d’errements à travers Saint Emilion. Nous sommes accueillies par Aymone Fabre qui dirige la partie accueil du domaine, propriété de La Mondiale (comme le Château Larmande). Anciennement  propriété de la famille des Ligneris, ce cru a été totalement réhabilité au niveau de ses infrastructures de production, ses bureaux et toute la partie oenotourisme. Nous sommes une vingtaine (avec une forte majorité de femmes) à avoir répondu positivement à l’invitation de Catherine Leparmentier et Thierry Charpentier de la CCI de Bordeaux. Le Château Soutard est un des Best of d’Or de la sélection 2012.

La visite du cuvier enchante les participants qui prennent des photos : on voit que les détails n’ont pas été oubliés ; les passerelles sont gainées d’une résille en inox, les cuves reposent sur des pieds décorés ; la salle de réception est habillée, en partie, de blocs de béton décorés, donnant l’illusion d’un cuir de Cordoue. Les portes sont elles aussi personnalisées avec un chapelet de perles qui rappelle l’étiquette de la propriété. Nous montons dans un ascenseur (qui a la taille d’un bus !) et nous retrouvons dans la pénombre entourés de roches calcaires, éclairés de temps en temps par des bougies (qui n’en ont que l’aspect !) ; nous arrivons dans la salle de dégustation où la table illumine la pièce et comme par enchantement, nous terminons le parcours en remontant dans la boutique !

Tout est très bien pensé, esthétique, raffiné, un grand plaisir visuel pour le visiteur.

Catherine reprend les commandes du groupe qui s’éparpille dans la boutique pour une petite réunion dans la salle de projection.

Nous nous quittons, heureuses de ces échanges, de cette belle visite et des deux jolis vins dégustés (les millésimes 2003 et 2004) autour d’un buffet beau et bon. L’accueil chaleureux est aussi à l’unisson.

In Vino Satanas ?


Alors on ne peut plus partir en vacances, tranquille ? Vendredi dernier, en bouclant mes valises pour prendre le chemin du Languedoc, je pensais pourtant laisser un Monde à peu près en place. Et là, patatra...

J'apprends que la ministre de Santé a confirmé son désir d'interdire les dégustations gratuites de vin. Aussitôt après, on me dis qu'un amendement qui devait permettre de faire exister légalement les vignerons sur internet a été vidé de sa substance en Commission des lois (ce blog restera donc illégal...). Et comme si cela ne suffisait pas, le ministère de la Santé publie une brochure affirmant qu'un verre de vin par jour augmente les risques de cancer.

Alors là, c'est trop. Et je le redis : il y a une marge entre un cafetier de Valenciennes qui joue à saouler son client à coup de bière et d'alcools durs, des mômes qui joue à s'acheter de l'alcool au mètre dans les fêtes de village et un vigneron indépendant qui fait découvrir ses vins dans des verres de dégustation. Il y aussi un monde entre la grosse machine commerciale des alcooliers et un artisan qui tente sur quelques hectares de faire vivre son terroir contre vents et marées, si possible loin des sirènes de la chimie.

Quand au verre de vin journalier, j'invoque l'esprit de Jeanne Calment qui nous quitta à 122 ans en n'ayant jamais cessé de sacrifier à la dégustation de son verre de Bordeaux quotidien.

Pour ma part, je me souviens avoir vu Roselyne Bachelot assez joyeuse au buffet, un verre à la main, commentant les SMS cochons de ses anciens collègues ministres. On savait s'amuser en ce temps-là dans les cocktails et les dîners en ville... Mais il est vrai qu'elle n'était pas encore Ministre de la Santé.


Lire aussi "Attention ce blog est illégal" et l'excellent livre de Denis Saverot auquel j'ai sauvagement emprunté le titre de ce post : "In vino Satanas"