jeudi 15 mars 2012

Dégustation: Drouhin Pinot Noir Willamette Valley 2003

Nom du vin : Drouhin Pinot Noir Willamette Valley

Cépage: Pinot Noir
Producteur: Domaine Drouhin

Millésime: 2003
Région : Oregon - Willamette Valley
Pays: États-Unis

Catégorie: Rouge
Alcool %:14.1

Date de dégustation: 2009/03
Prix: 45.00$ US
Ce vin est disponible chez Alcool NB
Code Cup: N/D
Fermeture: Liège

Site Internet : http://www.domainedrouhin.com
La note Le Tire Bouchon : 89

Note de dégustation : Équilibre, Élégance et Excellence, ce sont les trois attributs que j’ai pu trouver pour décrire ce vin en trois mots. Un Pinot Noir de l’Orégon avec la méthodologie de travail de Drouhin digne des grands vins de Bourgogne. Élevé dans le fût de chêne français dont au moins 20% sont des barriques neuves, ce pinot noir exprime une complexité savoureuse autant en olfaction qu’au niveau gustatif. Une robe rubis profonde, un bouquet un peu terreux mélangé à des arômes de sous-bois, d’humus, de mures et des parfums de violettes qui s’en dégage. En bouche, une texture qui remplit le palais de saveurs riches de fruits noirs et rouges avec notamment des saveurs de framboises soutenu par des tanins ronds. Un vin qui pourra se conserver une dizaine d’années.

Accords mets et vins: Pour acccompagner un repas de dinde, un poulet à la broche, une terrine de chevreuil ou un fromage Saint-Nectaire, ce pinot noir fera bonne impression. Les amateurs de rosbif au four trouveront également satisfaction en sa présence.

Réunion d'avril dans l'Yonne

Les dates ne sont pas définitives mais nous sommes déjà quelques-un à se retrouver à Noyers sur Serein (89)(prés de Chablis) pour faire un bon repas avec de belles bouteilles. Pour ceux qui seraient interessés, prévenez moi par email : damienleclerc@hotmail.com que nous puissions nous organiser. Cette réunion aurait lieu le 16 ou 17 avril 2007.

Quand les montagnes vont à Paris...


C'est assez ingrat une dégustation.

Vous êtes descendus de vos montagnes, des coteaux d'Alsace, du Jura ou de Savoie. Vous avez quitté vos vignes et on vous plante là, sur un bout de trottoir parisien avec, devant vous, une malheureuse barrique où se serrent une vingtaine de verres. Derrière, un bac à glace se charge de garder dans l'ambiance des vins échaudés par la pollution. Une toile tendue, enfin, vous protège, vous et vos confrères d'une probable averse.

Et roulez jeunesse... De 11 heures à 18 heures, c'est service continu.

A ce petit jeu, chacun son style. Chacun son intérêt. Il en faut pour tout les goûts et d'abord pour les stakhanovistes, comme Christian Binner (ci-dessous à gauche). Ce matin, le vigneron d'Ammerschwihr a posé devant lui pas moins de 14 bouteilles. Pratiquement toute sa gamme, du générique à la vendange tardive. Plus quelques anciennes, dont un 88, pour la fine bouche...
"Par quoi on commence? Tout? Pas de problème. On entâme par les Printanières, alors... C'est fait avec du raisin qui vient de toutes les parcelles de la propriété."
Elles ont beau être longues et fines les alsaciennes, elles sont bien serrées sur ce petit bout de table. Mais l'alsacien, lui, fait feu de tout bois. Et tient le crachoir... Avec un talent certain.
"Vous en êtes où, vous? L'Auxerrois? On passe au Muscat, alors... Nous, pendant les vendanges, c'est ce qu'on fait: plutôt qu'une bière... Un Muscat sec, frais. Rien de tel. Oui? Le pinot noir? Faut m'essayer la Béatrice. Et vous? Directement le Gewurtz? Même pas une tentative sur le Riesling? Pas de problème. Kaefferkopf 2005, c'est fermé mais ça sera super... Ok, monsieur... Oui, Madame on est en bio. La bio-dynamie ? On y touche... Mais j'y vais doucement, quand j'ai le temps et avec ce que je comprends. Pourquoi on ne le marque pas sur l'étiquette? Oh, vous savez, l'étiquette..."
A trois tonneaux de là, il y a les obscurs qui tentent de percer, les savoyards, qui tentent de tirer leur épingle du jeu. Autres vins, autres styles... Si l'Alsace a fait son trou, la Savoie, elle, peine à ranimer la flamme des J.O. d'Albertville, lorsque les prix s'étaient envolés. Pour l'occasion, Peron et Dupasquier (à droite) se partagent donc un fût. Et entre l'ancien et le nouveau, c'est le choc des cultures: le taiseux côtoie ici le volubile. L'expérimenté, le fougueux.
"Qu'est-ce qui vous plairait, dit le jeune. Une Mondeuse? Oh allez, les blancs d'abord, on a bien le temps... Allez..."
L'ancien, se contente le plus souvent d'opiner du bonnet et de remplir les verres à son tour. Les blancs, c'est plutôt le terrain de Noël (Dupasquier), même si c'est Jean-Yves (Peron) qui fait l'article:
"Qu'est-ce que c'est la Roussette? Ah, la Roussette... En fait c'est une blague la Roussette. C'est un nom inventé pour cacher le mélange Chardonnay/Altesse. Le Chardonnay était autorisé en Savoie pour rallonger la sauce, parce que la production était trop faible. Le vrai cépage savoyard, c'est l'Altesse. Et ça (il montre la bouteille de son voisin, ndla)... Ça, c'est du 100% altesse".
Il font bon ménage, ces deux-là. Et pourtant, leurs vins sont aussi différents que les hommes. Dupasquier (à droite), bouteilles classiques, et cinquantaine burinée, aligne ses Jacquères, ses Mondeuses et ses Marestel, en lettres blanches sur fond noir... A coté de lui, Peron, bouc et catogan, très en verve, fait voler les étiquettes : la Jacquères devient "Cotillon des Dames", les Mondeuses rougissent en "Côte Pelée" et blanchissent en "Champ Levat".

Heureux de son casting - et pour cause! -, le patron de la cave, lui, semble avoir choisi son camps. Il est 13 heures et il commence à servir la choucroute que les vignerons mangeront sur le pouce, sans cesser de remplir le verre des autres.

Requinqué par l'odeur, l'amateur décide alors de se frotter au Jura. Là on est en pays de connaisseur. Il faut un peu d'obstination pour percer le voile et les dignes représentants des vins d'Arbois le savent bien. Stéphane Tissot et Emmanuel Houillon, sont parmi les meilleurs de l'appellation. Du coup, ils ont chacun leur barrique et leur public...

Houillon, en digne fils spirituel de Pierre Overnoy n'en fait ni trop, ni trop peu. Il propose. Laisse venir. Et renvoie, si on le flatte, au talent de ce mentor qui a fini par lui léguer ses terres. Il est aussi nature que les vins qu'il élève et que les deux hommes signent désormais de leurs noms-joints: Houillon-Overnoy... L'histoire de l'apprenti, puis du compagnon, devenu maître aux cotés du Maître. Une histoire pratiquement sans
équivalent.
"On commence par le Chardonnay ?", demande-t-il comme si cela s'imposait.
On n'en sait rien, mais on opine du bonnet. Cet Arbois Pupillin 2006, c'est terra incognita... Alors on suit, ce drôle de goût en bouche. Il appelle ça l'"oxydation". Et le défaut des uns, n'a plus de prix pour les autres. Suivent le Savagnin, le cépage blanc typique du Jura et le Poulsard 2006. Au nez et à sa couleur rouge acidulée, ma fille, à coté de moi, s'emballe:
"Ça alors, ça sent la framboise. On dirait un bonbon!"
Ailleurs on parle de "grenadine" et l'on dit qu'il faut avoir "le coeur pur, vierge de tout préjugé, pour se laisser surprendre par ses odeurs" (Sylvie Augereau, in Carnet de Vigne, Omnivore). Mes enfants me rassurent. Il seront meilleurs que leur père.

Il est quinze heures et le trottoir continue à se gonfler de monde. A la caisse, Marc Sibard (à gauche), le patron des Caves Augé tient fermement la barre dans la tempête... Et enregistre les commandes comme un mareyeur à la criée.
"3 Deiss, Rotenberg 2004. 6 Frick, Gewurtz "Rot muré". 3 Deiss, Burg 2004. C'est ça? Plus fort les annonces, j'entends rien..."
Les grands d'Alsace creusent l'écart et font ronronner la caisse enregistreuse (numérique). Même avec les prix "dégustation", les bouteilles de Jean-Michel Deiss partent en moyenne autour de 30 euros. 58 pour son Altenberg de Bergheim 2004, une pure merveille. Il n'empêche... Les cartes bleues chauffent. Perdus dans le flots, deux coréens, attirés par la foule, tentent de trouver leur bonheur parmi les vignerons plébiscités. Dans les voitures garées "à l'arrache", en double file, les coffres se remplissent. Le grand public, même s'il s'habitue aux vins sans souffre, reste conservateur.
"5 Ostertag, Riessling Muenchberg. 3 Ostertag, cuvée Epfig 2006"
Vous avez dit Ostertag ? C'est qu'on l'oublierait presque, tant il est discret.

Au début de la journée, l'homme (à droite) s'est installé comme les autres, ses cinq bouteilles, sereinement posées sur la barrique. Cinq cuvées pas une de plus... Ce matin, Lorsque ses voisins les plus prolixes faisaient le plein, il se contentait volontiers des trois ou quatre amateurs venus jusqu'à lui. Un ami, un invité, un curieux... Là où d'autres se seraient offusqués de n'être pas reconnus, salués, encensés comme ils pensent le mériter, lui répondait tranquillement aux questions avec la gentillesse de celui qui n'a rien à prouver.

Intensité, puissance, retenue. Voilà ce qu'évoque André Ostertag, lorsqu'on l'entend parler avec douceur de ses vins, de sa poésie, de ce "cirque solaire" où poussent les Riesling de son Fronholtz, de l'intense minéralité de son Muenchberg... Mais aussi des oeuvres de sa femme qui ornent les étiquettes des deux bouteilles (ci-dessous, à gauche). "Vins de fruits", "vins de pierre", "vin de temps", dit-il. Et il laisse ensuite chaque cuvée se défendre seule.
"Ce qui est formidable, explique-t-il tout de même à un amateur qui l'interroge, c'est que les deux parcelles de Fronholtz et Muenchberg se trouvent à peine à un kilomètre l'une de l'autre. Deux Riesling... Si différents. Vous voyez bien, les vignes font de vous ce qu'elles veulent. Puis elle vous le rendent dans le vin. Vous parlez d'elles... Elles parlent de vous".
Chez lui, il n'y a rien de faux, ni de commercial. Rien du beau parleur. Mais tout de l'artiste. Un artiste complet qui parle aussi bien de ses vins que de la poésie arabe ou d'Eluard, sans pose et sans artifice. A la fin de la dégustation, je lui demande, contre tous les usages, s'il m'autorise à re-goûter son Sylvaner vieilles vignes. Le tout premier. Le cadet de ses vins. Il sourit d'un air entendu:
"J'aime bien faire ça, dit-il. Parce que si, en sortant de la ronde des Riessling et des Gewurtz, on trouve encore quelque chose au Sylvaner, c'est à dire au premier vin, au petit... S'il résiste, s'il existe encore... Alors c'est qu'il n'est pas perdu et son vigneron non plus...".
Est-il utile de préciser que le Sylvaner a passé l'épreuve, haut la main?

#6 Effet Terroir: Bourgogne et Terroir

Dégustation très instructive menée de main de maître par Jean-Pierre Confuron, vinificateur hors-pair bourguignon (Domaine Jack Confuron-Cotetidot à Vosne-Romanée, château de la Tour (Clos de Vougeot) et Domaine Chanson). 8 vins analysés par le biais de la texture du sol. On a essayé de dégager une tendance entre texture du sol (proportion de sables, calcaire, argile et matière organique) et la texture des vins en bouche...

Pour ce faire, tous les vins (sauf un) sont issus d'une même vinification (faite par JP Confuron lui-même), d'un même millésime (2004), de la même maison (Chanson). La seule variante étant la texture du sol...

:: 1ère paire ::
Beaune 1er Cru Clos du Roy
vs. Clos des Marconnets
Domaine Chanson 2004

Le Clos du Roy est en plaine, sur un sol argilo-calcaire dominé par des sables, éboulis et cailloutis. C'est un terroir à maturité précoce. Ce sol léger, aérien s'est traduit dans le vin par une texture soyeuse, "féminine", aux tanins serrés (polymérisés) qui floculent en de fins grumeaux sur la langue. Un vin aérien construit verticalement.

Opposition radicale avec le Clos des Marconnets. Cette parcelle se situe juste au-dessus de la précédente et n'en est séparée que de quelques mètres seulement. Pourtant les vins sont si différents. En effet, le sol affleure la roche mère (sur le haut) et voit sur le bas une accumulation d'argile avec une proportion de sables bien moindre que dans le Clos du Roy. Cette différence se traduit en bouche de façon spectaculaire: texture beaucoup plus austère, "masculine", des tanins plus durs, plus asséchants. On a une plus grande densité en bouche. C'est un vin terrien, plus large avec une acidité plus soutenue. C'est un vin de garde moins dans la séduction immédiate comme le premier.

:: 2ème paire ::
Savigny -lès-Beaune 1er Cru Dominode
vs. Pernand-Vergelesses 1er Cru Les Vergelesses
Chanson 2004

Les Dominode est sur un socle calcaire, recouvert de sables avec (et c'est là toute la subtilité) une couche argileuse. C'est cette composante argileuse qui va va modifier la texture du vin et qui va le démarquer du Clos du Roy. Le vin offre une bouche plus pleine, avec encore des tanins asséchants. Mais on sent que les années vont harmoniser l'ensemble. A noter que le fruit est légèrement compoté (sur-mûri), ce qui pourrait être dû aux sables.

Les Vergelesses est sur un sol à forte proportion d'argile éclaté (plus de 35%), offrant une bonne rétention d'eau, une maturité plus lente. La texture du sol est également complétée par une zone alluvionnaire pure. Le vin est plus dense mais plus monolithique et ne se dévoile pas de suite. Les tanins sont encore durs. C'est un vin à garder.

:: 3ème paire ::
Gevrey-Chambertin Chanson 2004
vs. Pommard Vaumurien Dom. de Courcel 2004

L'idée est de confronter deux terroirs argileux de texture légèrement différente. Le Gevrey-Chambertin Villages est une zone d'éboulis avec des cailloutis, couplée à des argiles profonds. Le vin nous apparaît plus mûr, plus fin et plus complexe que le second.

Le Pommard, vinifié par le frère de JP Confuron, est né sur des marnes jaunes et se goûte rectiligne, monothématique (100% cassis!) à en perdre le Pinot!

:: 4ème paire ::
Charmes-Chambertin GC

vs. Clos de Vougeot GC
Chanson 2004

Le Charmes-Chambertin est sur un sol argilo-marneux avec la particularité de posséder une zone de forte concentration en Fer. Le Fer est un catalyseur de réaction d'estérification, ce qui ouvre olfactivement les vins. Le vin est suave, ouvert, fin, charmeur.

Le Clos de Vougeot est sur un sol argilo-marneux. Le vin est marquée par une acidité plus soutenue, acidité qui renforce la perception tannique. La boucghe est plus pleine et ample.

:: Conclusion::

Approche très instructive d'opérer par paires ou la seule variante est la nature du sol. On n'a pu vérifier qu'il y a une corrélation entre texture du sol et texture du vin. Fascinant!

Dégustation: Black Arts Pinot Noir 2006

Nom du vin : Black Arts Pinot Noir
Cépage: Pinot Noir
Producteur: Road 13 vineyard
Millésime: 2006

Région : Okanagan
Pays: Canada

Catégorie: Rouge
Alcool %:13.5

Date de dégustation: 2009/03
Prix: 22.99$ CAN
Ce vin est disponible chez Alcool NB
Code Cup: N/d
Fermeture: Liège

Site Internet : http://www.road13vineyards.com
La note Le Tire Bouchon : 90

Note de dégustation : Je croyais bien avoir goût un pinot noir canadien difficile à battre avec le Clos Jordanne, mais je dois admettre que le Black Arts Pinot Noir pourrait causer des surprises à l'aveugle. Ce produit de la Vallée d'Okanagan est conçu par le Golden Mile Cellar qui a été renommé en 2007 sous le nom de Road 13 Vineyard. Un pinot noir élégant à la robe rubis et aux délicieux arômes de cerises, fumée, tabac, épices et cuir. Un vin chaleureux en bouche qui démontre un superbe équilibre entre les fruits et l'acidité. Les fruits rouges et noirs se fondent au palais avec des tanins fins et de belles saveurs de chêne toasté. Un pinot noir de grande stature que vous pourrez trouver seulement en Colombie Britannique.

Accords mets et vins :
Pour les plats relevés de viandes grillées, avec du canard et des champignons rôtis, ce sera divin.