dimanche 15 avril 2012

Expérience croisière et gastronomie


Comme vous l’avez surement remarqué depuis quelques semaines je n’ai pas alimenté souvent le blogue le Tire Bouchon. La raison est fort simple, j’effectuais ma migration annuelle dans les pays chauds. L’an dernier nous avions eu la chance d’explorer les vignobles de Sonoma et Napa, mais pour cette année moi et ma conjointe avions l’intention de nous la couler douce pour se reposer. Nous avons opté pour une croisière dans les Caraïbes. En fait, cette expérience nous l’avions déjà vécu en 2003 alors que nous nous étions embarqué sur le Voyager of the seas de la flotte Royal Carribean international. Fier de ce cette aventure sur les flots de ce géant flottant alors que nous avions visité des lieux d’exotisme comme la Jamaïque, l’Ile de Cozumel au Mexique et l’ile Grand Caïman, nous voulions faire un trajet différent.

Donc nous avons opté pour un séjour dans la partie Est des Caraïbes avec des escales aux Bahamas, à St-Martin, St-Thomas et les Iles Turks and Caicos. Pour cette 2e croisière nous sommes monté à bord du Crown Princess de la compagnie Princess Cruise. On nous avait informé que cette flotte se spécialisait dans la gastronomie et j’avais également constaté dans ma recherche qu’on y disposait d’une excellente sélection de vin.

Nous avons donc quitté Fort Lauderdale en Floride à bord de cet impressionnant hôtel 5 étoiles flottant en direction de ces petits paradis. Notre premier souper au Crown Grill a donné le ton à ce festin de 7 jours. Nous avons mangé comme des princes et des princesses sur ce navire au décor riche et de bon goût. Des queues d’homards, des pétoncles poëlées au foie gras, du filet mignon et des desserts succulents. Si vous tenez absolument à votre ligne, prévoir une remise en forme suivant le séjour, sinon il est toujours possible de brûler vos calories quotidiennement au gym sur le bateau. Nous avons eu ensuite une soirée à l’autre restaurant haut de gamme du bateau soit le Sabatini. Ces deux restaurants soit le Crown Grill et le Sabatini demande un supplément de 25 et 20 dollars respectivement pour y manger, mais croyez-moi il s’agit d’un délice gastronomique que vous n’allez pas regretter. Le Sabatini est particulièrement savoureux et c’est à cet endroit que j’ai dégusté les meilleurs calmars de toute ma vie. Je me suis gavé aussi d’une assiette de langoustines qui n’était pas à dédaigner aussi!

Nous avons répété l’expérience de ces deux restaurant à deux occasions tellement nous avons aimé. Nous avons bien entendu mangé aux autres restaurants comme le Michel Angelo et le Da Vinci qui offraient aussi d’excellents plats. En prime nous avons aussi assisté à deux événements dont j’étalerais les détails dans un texte à venir soit une dégustation de vin sur le bateau et un cours de cuisine avec le chef exécutif du bateau, Giuseppe Pollara.

Pour ce qui a trait à la carte des vins je n’ai pas été déçu, on y retrouvait notamment deux vins qui figurent dans le top 100 des vins de 2008 du Wine Spectator. Le Zinfandel Seghesio 2007 et le Stefano Farina Barolo 2004 ont été deux vins dont je me suis délecté. En gros je crois que tout amateur de vin et de gastronomie devrait faire au moins une croisière du genre dans sa vie, c’est un plaisir d’être en vacances et de se gâter de la sorte.

LA FOLLE SEMAINE DES DEGUSTATIONS PRIMEURS 2010



C’est tout début Avril que les vins du millésime 2010 subissent l’examen des dégustateurs : professionnels et journalistes font le marathon des dégustations. En effet, le jeu consiste à déguster un maximum de vins en un temps réduit ! Chaque dégustateur se doit de préparer son planning ; en effet , il doit aller d’un endroit à un autre pour pouvoir découvrir les différentes appellations bordelaises. L’Union des Grands Crus est à l’origine de l’évènement mais depuis quelques années, nous trouvons tout un tas de « chapelles » d’œnologues ou de conseils en communication, ainsi que des groupements de viticulteurs.

En ce qui me concerne, je limite mes dégustations à ma terre d’élection, de naissance et de labeur : le Médoc. Quand on déguste, même en recrachant, les tannins des vins jeunes se cumulent et l’alcool passe en partie dans le sang ; il faut donc rester prudent quand on reprend sa voiture.

Lundi soir, à Durfort-Vivens , chez mon frère Gonzague, nous avons diné en famille avec Denis Marsan et Gilles (responsable marketing) , accompagnés d’Esther ; les acheteurs de la fameuse SAQ (Société d’Alcool du Québec) nous réservent chaque année une soirée lors des primeurs. Après la dégustation d’une vingtaine de crus familiaux, un diner chaleureux, plein d’humour et d’échanges, nous a réuni autour de vins plus matures.

C’est à Citran mardi 5 Avril que j’ai débuté mes dégustations : l’Union des Grands Crus y présentait ses Haut Médoc, Moulis et Listrac. Plaisir de retrouver des amis viticulteurs, voisins que l’on n’aperçoit trop peu et plaisir de découvrir des vins sur le fruit, charnus et amples.

Puis c’est à l’Alliance des Crus Bourgeois que mon périple a continué. Dans le cadre du Château d’Agassac, belle bâtisse entourée de jardins parfaitement entretenus, quelques deux cents crus bourgeois (potentiels car non encore reconnus) représentaient l’ensemble des AOC du Médoc avec une grande majorité de Haut Médoc et de Médoc. Encore une occasion de retrouver des voisins, viticulteurs, négociants, courtiers. Jouant les solitaires, je suis revenue le lendemain entre 12h30 et 13h30 (pas de déjeuner sur place, donc très peu de monde !), puis le surlendemain, afin de goûter mes pairs, pour situer mes trois crus mais aussi avoir une perception plus large de ce millésime prometteur.

Je n’ai pas manqué la belle dégustation des Margaux puis des Pauillac, Saint Julien et Saint Estèphe.

J’ai terminé en beauté au Château Desmirail où mon frère Denis recevait les liquoreux des fameuses appellations de Barsac et Sauternes : magnifiques, superbes ! ce sont des pures chef d’œuvres aux parfums envoutants mais malheureusement méconnus.

Le lendemain, vendredi, invitée par Ulysse Cazabonne, j’ai pu gouter de nombreux crus de l’autre rive, sans bouger ! merci à l’équipe pour son accueil.

Maintenant il faut attendre (ou non !) les notes des experts ; certains ont le pouvoir de faire augmenter ou baisser le cours des grands crus ; mais les Crus Bourgeois ne sont pas encore touchés par ce phénomène et leurs prix restent raisonnables, proches de leurs consommateurs.

L'irak s'invite en Valais








Retour sur une soirée, riches en saveurs d'ici et d'ailleurs.
Le 23 mars 2010, des effluves gourmandes venues d'Orient ont envahi le Café des Voyageurs à Noës. Ce restaurant est connu en Valais (Suisse), pour être la mecque en matiere de fondues au fromage. Mais l'ouverture d'esprit du chef , ainsi que le nom du restaurant les prédestinaient imanquablement à voguer vers de nouveaux paysages gustatifs. L'idée de la soirée était de jouer les entremetteurs entre deux fortes personalités. D'un côté, la cuisine irakienne avec ses épices et sa générosité ; Et de l'autre, les vins du Valais, chaleureux, arômatiques et exclusifs.

Voici le détail de ce périple gourmand:

Houmous et Pains Libanais / Fendant 2009 - Monnet à Noës

Sambousek, sauce piquante et taboulé / Muscat 2009 - Claudy Clavien à Miège

Koubet Alep / Petite Arvine 2008 - Marie-Bernard Gillioz à Grimisuat

Kouzi / Syrah 2007 - Gilbert Devayes à Leytron

Besboussa / Gewürztraminer passerillé 2007 - Dominique Passaquay à Choex

En attendant de connaître la prochaine destination, n'hésitez pas à approfondir vos connaisances sur les différentes fondues proposées Aux Voyageurs !


Petites nouvelles du front...


Un message sur le répondeur cet après midi. La voix est guillerette.
"Allô, Laurent? C'est Fred... Bon, juste pour te dire que j'ai fais un tour dans les vignes et que les affaires repartent. On commence à avoir des feuilles et des naissances de bourgeons, qu'il me démange de faire tomber. Un sur deux, pour sculpter la vigne... Au fait, les voisins ont commencé à traiter. Je t'envoie la photo."
Et voilà ce que m'envoie l'ami Palacios: des terres aux curieux reflets oranges.
"La couleur, m'explique Frédéric Palacios, c'est le Glyphosate. Un désherbant. La couleur est faite pour bloquer la photosynthèse. Mais la molécule agit surtout au coeur de la plante. Elle va la tuer jusqu'aux racines. Tu vois, elle n'attaque que le vert. Elle épargne le bois."
La photo évoque l'effet Round-up et pour cause: c'est la même molécule, distribuée massivement par Monsanto. L'un des produits les plus vendus par la firme américaine. L'un des plus décriés, aussi, par les ennemis de la "Chimie": Nicolas Joly, le Pape de la bio-dynamie en France, va même dans son livre jusqu'à parler d'un "assassinat secret du sol".

Le poids des mots, après le choc des photos...
Frédéric ne va pas si loin. Ce soir, en regardant ces vignes orangées, il ne juge pas son voisin. Lorsqu'il a opté pour la bio, il l'a fait sans aucune nostalgie pour ces temps où les anciens se cassaient le dos à nettoyer les vignes. Juste par respect pour son terroir. Lorsque le chemin est trop difficile, il raconte volontiers que son grand-père a été le dernier du village à labourer au cul d'un cheval. C'est sa façon d'avoir le courage de faire autrement. Sans donner de leçon.

Dégustation Domaine de PUILACHER

vendredi 15 avril 2011 après-midi
et samedi 16 avril 2011 toute la journée

nous vous invitons
à venir déguster  les vins 
du Domaine de PUILACHER
en présence de sa ravissante vignerone
au programme Variation en gris, Chardonnay blanc, 
Prologue rouge et Rosé

Le Domaine de Puilacher est situé à 45 km à l'ouest de Montpellier entre Pézeanas et Clermont-L'Hérault. Il tient son nom du minuscule village éponyme perché sur une butte des contreforts de la vallée de l’Hérault. La famille FAGES, qui exploite ce domaine depuis plusieurs générations de père en fils et en fille produit des vins souples et élégants. Une découverte à faire dans nos caves.


Nos articles les plus consultés au 1er trimestre

Le second trimestre de 2011 est commencé, oui déjà ! Le blogue Club Vinearius approche de ses 6 mois d’existence et vous a proposé 58 articles. Voici ceux qui ont été les plus populaires durant les trois premiers mois de 2011.

Le Loup Blanc du Continental – les vins produits par les propriétaires du Bistro Le Continental semblent très populaires.

Nos prévisions de tendances vins pour 2011 – notre boule de cristal semble au point, le début de 2011 ne nous a pas encore contredit.

Quels vins faut-il aérer ? – on nous pose souvent la question, voici comment utiliser efficacement votre Decantus.

Avec le poisson, vin blanc ou rouge ? – une autre question qui amène des débats très animés, les deux choix sont possibles.

Salon des vins de Québec – c’est un événement vin majeur pour le Québec et il fut très fréquenté.

Merci de votre fidélité et n’hésitez pas à utiliser les commentaires pour nous faire part de votre point de vue.

À votre santé !

Club Vinearius

Photo Flickr par rosmary

La plume et le zinc


C'est une petite collection toute en longueur, avec en couverture une jolie photo toute simple: un coin de rue parisien, un bout de zinc saisi au vol par Doisneau. Il doit faire chaud, c'est l'été : l'homme est en bras de chemise. Une main dans la poche de son ample pantalon, il semble scruter le fond d'un verre désespérément vide. Rue de la Grange aux Belles, dit la plaque. En fait de belles, ce sont les fillettes qu'on descend.
"A cette époque là, écrit Robert Giraud, la nuit avait le goût du vin rouge, du Beaujolais de préférence (...) Les vrais buveurs de vin rouge se retrouvent toujours la nuit, personne n'a jamais pu en expliquer la raison".
Ce "Vin des rues", enfin réédité chez Stock (collection Ecrivins), c'est une incroyable balade dans le Paris des bistrots d'après-guerre, des Halles à la "Mouff", en passant par Maubert. A l'époque, les gars du Beaujolais livraient directement leurs barriques à la capitale, comme ceux de Cairanne à Lyon. On parlait fort. On fumait beaucoup et on buvait trop. Pour oublier avec les copains le reste de la journée, comme dans une chanson de Reggiani. Pour "laisser l'eau à la Seine", comme dit Claudel dans sa préface.
"L'âme du vin, au fond n'est pas tellement une rigolade, écrit Giraud (à droite sur la photo). C'est mieux que ça, comme un trait d'union entre deux hommes, une sorte de rite secret, une prière, jamais à sens unique. Le vin est l'uniforme d'une sorte de légion de la grande ville - en argot, un litre s'appelle aussi un légionnaire, c'est tout dire".
"Le vin roule de l'or", disait Baudelaire. "L'or des rues", rigole "Monsieur Bob". Et l'on referme le livre un peu grisé, après 200 pages d'une balade enivrante du bar de Paulô au zinc de Fraysse. Le nez plein du céleri des Halles et du fruit croquant de ce Gamay venu tout droit de Morgon. Heureux qu'un éditeur ait eu le bon goût d'exhumer ce petit chef-d'oeuvre. De nous rappeler ce temps perdu où l'on abusait de tout et où l'on mourait jeune. Mais sans recevoir de quotidiennes leçons de morale.


P.S. : une lecture du "Vin des rues" est prévue le Mardi 25 avril à 19h à la "Lucarne des écrivains" (115, rue de L'Ourcq - 75019 Paris), avec notamment Olivier Bailly, biographe de "Monsieur Bob" (publiée dans la même jolie collection, chez Stock).

Domaine Alain Burguet, Gevrey Chambertin, Tradition, 2005

C'est lors d'un dîner il y a 3 ans au restaurant Chez Guy à Gevrey-Chambertin que nous avions, pour accompagner un Epoisses, pris un verre de ce Gevrey-Chambertin Tradition 2005. J'avais trouvé l'accord réussi, les tanins du vin apparaissent beaucoup plus souples. Ce n'est désormais plus du tout le genre d'accord qui me plaît car je trouve que ça dénature les arômes du vin et gâche sa finale. Néanmoins, ce vin était superbe. J'en avais acheté une bouteille le lendemain à la cave. 
  •  Alain Burguet, Gevrey Chambertin, Tradition, 2005
Pour des vignes situées, comme le dit Allen Meadows, essentiellement sur la partie basse du village, près de la route, ce vin est impressionnant.

De doux arômes de cerise, de myrtille, de fleurs, accompagnés de notes terreuses et sauvages donnent place à une bouche puissante, avec une grande concentration et précise dans ses saveurs. Le vin est persistant et équilibré. C'est très bon. Acheté 30 euros/caviste.


16.5/20