vendredi 20 avril 2012

AVRIL 2012
Après avoir loupé les photos de mars sur les côts, les affaires reprennent en avril avec les Cabernet, les stars de la Loire !


Domaine Moulin à Tan
Appellation Chinon
Cuvée Tradition 2010
100% Cabernet franc
Pierre Sourdais
Cravant lès Coteaux (37)






Domaine Les clos Maurice
Appellation Saumur Champigny
Cuvée Vieilles vignes 2010
100% Cabernet franc
Mickaël Hardouin
Varrains (49)







Domaine les Menigottes
Appellation Touraine Amboise 2008
100% Cabernet franc
12 mois en fûts de chêne
Benoît PLOU & Fils
Chargé (37)






Les caves se rebiffent


C'est la dernière des retoqués: créer un label regroupant les cuvées interdites d'appellation par les commissions d'agrément. Chez Marcel Richaud, après de récentes mésaventures, l'idée fait son chemin:
"Nous sommes quelques vignerons, dit-il, à connaître les même soucis. Nous pourrions créer une marque ou un logo que nous imprimerions sur nos étiquettes de vin refusés. Les copains et moi, on y réfléchit...".
Du coté de Gaillac, les Plageoles avait déjà testé l'affaire en frappant d'un petit sigle très reconnaissable (un sens interdit barrant un mustélidé), les vins refusés par l'appellation. "Interdit aux blaireaux", précisait-il alors à ceux qui demandaient ce qu'ils voulait dire par là.

Si club il y a, en tout cas, il y a fort à parier qu'Elodie Balme en fera partie. Cette ancienne du domaine Richaud, établie à son compte du coté de Rasteau raconte qu'elle a connu les mêmes déboires avec son 2007. Idem pour Angeli et son "rosé d'un jour". En Languedoc, les Arpettes de Senat sont finalement passées. Mais in extremis et au deuxième appel. Et d'autres, réclamant aussitôt l'anonymat, racontent désormais qu'il trichent avec les commissions... Echangeant les cuvées pour faire passer la pilule. "A la guerre comme à la guerre", plaide-t-on chez ces indépendants.

Cela ne rapporte d'ailleurs pas toujours... Un vigneron phare du Beaujolais raconte ainsi, hilare, ses demélés avec les AOC:
"Lors de la première tentative et en appel on a bien présenté la nouvelle cuvée, explique-t-il. Refusées... On a alors pensé que c'est à nous qu'ils en voulaient. Alors, à la troisième tentative, on a remplacé la cuvée maison par un vin de négociant, déjà accepté en AOC. Paf! Retoqué, lui aussi! Pour une fois on était assez d'accord avec la décision... Mais tout de même, ça fait désordre!"
A force d'incertitude, les vignerons ont ainsi appris à jouer avec les lignes. Chez les Lapierre, croisés fin mars lors d'une dégustation aux Caves Augé, on revendique l'appellation Morgon. Mais on joue volontiers sur les deux tableaux:
"Quand on a sorti notre Cuvée Spéciale, explique Mathieu Lapierre (ci-dessus), on a eu des soucis avec la commission AOC. Après avoir épuisé les recours, on l'a donc appellé "Marcel Lapierre" en indiquant le millésime (interdit aux vins de table, ndla) avec un double M romain et "III"... pour 2003. Dans la foulée, on a déposé la marque MMIII. En 2005, il se trouve que la Cuvée Spéciale a été acceptée par la commission d'agréement. On a donc repris l'appellation, bien sûr, que l'on indique sur la contre-étiquette. Mais en petit... Sur l'étiquette principale, c'est toujours la cuvée "Marcel Lapierre", mais MMV cette fois... Et bien entendu, on a de nouveau déposé la marque! Comme ça on est couverts pour l'an prochain..."
Il n'y a pas un réglement qui ne se contourne. Ainsi, l'interdiction faire aux vins de table d'afficher leur millésime, stimule-t-elle l'imagination de nos amis.

Pour indiquer l'année de vendange, le Carignan (K) de l'Oustal Blanc s'accompagne d'un chiffre qui change avec les années. 5 pour 2005, 6 pour 2006, etc... En 2000, lorsque sa Valinière a été retoqué, Didier Barral a remplacé les chiffres interdits par une canette suivie de trois oeufs. Chez Zind-Humbrecht, il faut avoir de bons yeux pour voir que le 2004 du Zind (chardonnay interdit en Alsace) est en fait un "Z-deux-tonneaux-4". Pas de soucis... Tout le monde, alors, ferme les yeux.

Même formidable hypocrisie sur les origines régionales des vins de table. Un seul exemple: chez Arena, la tête de Maure qui orne les bouteilles du fabuleux Bianco Gentile 2007, rappelle qu'il ne s'agit pas seulement d'un "vin de table de France", mais d'un fier vin corse, condamné à la "clandestinité" par la sourcilleuse commission d'agréement.

Mais la révolte gronde et déjà certains poussent le bouchon plus loin. Dans sa dernière édition, la revue Rouge&Blanc vante ainsi les qualités d'un chenin (de table) signé Benoit Courrault, en précisant qu'il travaille...
"...En Anjou, mais à quoi bon le revendiquer?"(sous-entendu sur ses bouteilles, ndla).
D'autres, plus radicaux encore, n'hésitent pas à basculer dans le "séparatisme vinicole". Et si d'une étiquette par défaut, ce vin de pirate qu'est parfois devenu le Vin de Table, devenait un label? Sur le blog, la semaine dernière, "Pinardier" suggérait carrément une insurrection des "exclus".
"Le meilleur pied de nez, écrit-il, serait de se détacher des AOC. La dénomination Vin de Table deviendrait alors le reflet de créations artistiques qui se vendrait aussi bien qu'avant".
Il est vrai que chez les cavistes, il n'est plus rare de trouver des vins de table à des prix... Disons, surprenants. 15, 20, 40 euros. A condition, bien sûr, qu'ils soient "signés". Et bons.
"Vin de table, AOC, ça n'est plus vraiment la question pour un amateur, explique Jean-Michel Jonchères, le patron de la cave Balthazar à Paris. Quand on voit des pubs pour des Bordeaux AOC à 1,99 euros chez Carrefour, on comprend que le système, aussi précieux soit-il, est dévoyé. Aujourd'hui, c'est l'homme qui prend le dessus sur le terroir, c'est un fait. Il y a 30 ans, Aimé Guibert (photo à droite) est devenu au mas de Daumas-Gassac le vin de pays le plus cher du monde. Demain, un vin de table à 100 euros, c'est parfaitement envisageable. Tout dépend de la signature...".
Quand aux belles cartes des vins parisiennes comme celles du Paul Bert, du Baratin ou du Villaret, elles n'hésitent plus à proposer une rubrique "Vins de table", bien en vue, à coté des Appellations certifiées. Reste à convaincre le client, pour qui une AOC reste encore gage de qualité. Et que ces étiquettes laissent souvent sceptiques.

Entrevue « Parlons sulfites » avec Réjean Tremblay des Laboratoires Maska

Toutes les bouteilles de vin vendues à la SAQ portent la mention « Contient des sulfites », est-ce normal ou inquiétant?

Tout d’abord, précisons que M. Tremblay est le président des Laboratoires Maska de Saint-Hyacinthe, qui est le seul laboratoire indépendant spécialisé dans les boissons alcoolisées pour tout le Nord-Est des États-Unis et du Canada. Leur clientèle est notamment composée de brasseries (depuis les grandes brasseries commerciales jusqu’aux micro-brasseries) et de vignobles qui ont besoin d’analyses pour leurs contrôles de qualité ou pour l’exportation. Lors de notre visite, des analyses étaient en cours pour un vignoble californien.

Notre conversation a porté principalement sur la présence de sulfites dans les vins. La mention de présence des sulfites est obligatoire en Amérique du Nord et en Europe, à cause de la possibilité de réactions allergiques. Comme l’a précisé M. Tremblay, la présence de sulfites est impossible à éviter dans le vin, car les réactions chimiques reliées à la fabrication du vin en produisent. De plus, on doit ajouter du SO2 lors de l’embouteillage du vin pour des raisons sanitaires (c’est un anti bactérien) et pour permettre une meilleure conservation (éviter le redémarrage de la fermentation). La réglementation de la SAQ impose d’ailleurs une quantité minimum (et maximum) de sulfites libres pour accepter les vins à la vente.

Par contre, si tous les vins contiennent des sulfites, les quantités peuvent varier d’un vin à l’autre. M. Tremblay précise également que la mesure la plus importante est celle des sulfites libres puisqu’ils sont plus susceptibles de produire des réactions d’intolérance. Il ajoute que plus un vin est sucré et plus les quantités de sulfites ajoutées sont importantes. Les vins liquoreux sont donc en général nettement plus soufrés.

Par contre, M. Tremblay note qu’on peut diminuer nettement la quantité de sulfites libres en aérant le vin avant la consommation. Les analyses qu’il a effectuées pour Vinearius ont effectivement montré que l’aération du vin avec un Decantus permet de réduire la quantité de sulfites libres de 56% en moyenne. On remarque aussi que pour 8 sur 9 des vins testés, les quantités présentes après aération au Decantus sont inférieures à 10 mg/l (le seuil au-delà duquel la réglementation européenne oblige à déclarer la présence de sulfites).

Bref, en plus de libérer les arômes et saveurs du vin, l’aération permet de diminuer nettement les quantités de sulfites et le risque de souffrir de réactions d’intolérance, merci Decantus. Merci aussi à M. Tremblay pour nous avoir accordé cette entrevue.

À votre santé !

Club Vinearius

Domaine Lafond aop Lirac la ferme romaine 2008

D'une robe épaisse noire avec un leger reflet grenat, le nez est sur des notes de fruits noirs mêlés à un leger boisé. En bouche, l'attaque est soyeuse sur des notes de cerises griottes compotées puis un leger vanillé entre en bouche; D'une bonne longueur en bouche il laisse une sensation de fraicheur légèrement épicé.
C'est un vin tannique avec une belle présence;

Je l'ai carafé 1h30 avant de servir, puis il s 'est amèlioré tout le long du repas. Je pense qu'il faudrait le carafer 3h;

Un vin de garde peut etre je l'ai ouvert trop jeune mais mon invité aime les vins jeunes!
C'est un vin gourmand qui a un bouquet sympathique, pouvant etre bu jeune mais avec un potentiel de garde interessant; (8,10 ans)

En accord avec un plat, une viande en sauce (type civet) ou sur une piece de boeuf grillé!!!

Prix : env 14e (attention il en reste a peine 6)

Où :
La cavavin
Av Marechal Foch
19100 Brive

DE NOUVEAUX PERSONNAGES DANS LE VIGNOBLE MEDOCAIN

Nous avons choisi le Printemps pour sortir notre nouvelle série d’étiquettes qui va maintenant orner nos bouteilles de seconds vins.


Le Page de La Tour de Bessan (le second du Château La Tour de Bessan à Margaux) est le seul des trois vins à conserver son nom. La nouvelle étiquette met en avant un jeune garçon et son luth : le petit page qui servait la noblesse au Moyen Age.

Pour le Château de Villegeorge, dont la finesse et l’élégance sont les principales caractéristiques gustatives, un personnage féminin s’imposait. Frédéric Durand, notre designer, nous a proposé : l’Etoile. C’est donc une charmante ballerine, jolie danseuse classique, qui se trouve au centre de l’étiquette de ce second vin.

Quant au Château Duplessis dont l’histoire est marquée par la présence de la famille du Plessis (liée au Cardinal de Richelieu), son nouveau second vin porte le nom de Cardinal. Un homme sérieux à la posture élégante, habillé d’une cape rouge, agrémente maintenant l’étiquette.

Nous avons profité des Portes Ouvertes du Printemps des Châteaux du Médoc pour présenter ces trois nouveaux personnages à notre clientèle.

Le Page, nouveau modèle, est sorti avec le millésime 2007, avec ses 28% de Cabernet Sauvignon et ses 72% de Merlot, c’est un vin très souple et rond ; ses arômes de fruits rouges ont été conservés par un élevage en cuve pendant un an.
Ce vin accompagnera toutes les viandes blanches, les tartes salées, les fromages à pâte dure.

L’Etoile a fait son apparition avec le millésime 2009 ; sans nul doute, ce vin a été plébiscité par la clientèle de ce premier week-end d’Avril. Un bouquet de violette et de fraises des bois charme dès le premier abord ; en bouche, l’attaque souple est suivie d’une évolution tannique charnue. La finale sur les fruits rouges est d’une longueur très honnête pour un second vin et d’une agréable fraîcheur. On n’imagine pas que ce vin est à 90% de Cabernet Sauvignon (complété par 10% de Merlot) tellement sa dégustation est accessible dès maintenant. Cela signe un millésime d’exception. Un vin qui accompagnera très bien les volailles, les fruits rouges, le chocolat noir.



Le Cardinal 2008 a la pointe de sévérité qui caractérise son terroir argilo-calcaire et son millésime. Ce vin contient les 4 cépages de la propriété : 77 % Merlot, 14 % Cabernet Sauvignon, 7 % Cabernet Franc, 2 % Petit Verdot. Le vin est bien meilleur après aération : son bouquet s’exprime avec complexité (pivoine, cassis, framboises, poivre) et la bouche s’assouplit. Ses tanins présents, sans agressivité et sa fraicheur finale se marieront très bien avec tous types de plats, même épicés (tajine, curry…).

Trois vins, trois styles, trois millésimes, a des prix très abordables :
De 7€80 la bouteille (pour l’Etoile 2009 – AOC Haut Médoc) à 9€50 pour le Page 2007 (AOC Margaux) en passant par 8€10 pour le Cardinal 2008 (AOC Moulis) ; tarif départ propriété en carton de 6 bouteilles.