jeudi 17 mai 2012

Voler au-dessus des vignes !


Lors de mon séjour en Californie avec ma conjointe, nous avons fait le tour de plusieurs vignobles de Sonoma et de Napa. Bien qu’une visite au domaine soit toujours enrichissante en prenant part aux dégustations et aux tours guidés, nous avons découvert une façon différente de voir la vigne sous un autre angle.

Nous avons fait une ballade en montgolfière au-dessus de la Russian River Valley dans Sonoma! Je me souvenais très bien de ces beaux ballons colorés à l’époque ou j’étais l’animateur officiel du site d’envolée pour la station Z-104 durant le Mondial de Montgolfières à St-Jean-sur-Richelieu en 1990. Je voyais ces ballons avec les yeux d’un enfant avec le souhait de pouvoir monter à bord mais je n’avais pas été en mesure de concrétiser ce rêve car j’ai quitté cette région de la Montérégie un peu trop vite.

Lors des célébrations du 40e anniversaire de ma conjointe, cette dernière avait exprimé le souhait bien concret de prendre part à une ballade à bord de ce type de moyen de transport.

C’est d’ailleurs au petit matin du 2 mai 2008 que nous avons savouré cet instant magique. Nous étions debout vers 5 heures 30 car le propriétaire du ballon Dream Chaser, Mike Kijak nous a donné rendez-vous dans le stationnement de la Sonoma Countyl Airport tout juste aux limites de la ville de Santa Rosa pour 6 heures am.

Le vent des derniers jours menaçait de nous priver de ce précieux moment mais dame nature semblait disposé à nous offrir ce privilège en ce vendredi précédent notre départ vers le sud de la Californie. Après avoir étudié les caprices du vent et des courants en altitude avec le lancement d’un ballon utilisé dans les fêtes d’enfants, nous avons été à l’autre extrémité de l’aéroport afin de préparer le gonflage de notre ballon.

Quelques bernaches canadiennes aussi de passage dans ce secteur ont été effrayé par notre présence et surtout par le déploiement de ces 3 gros ballons qui ressemblent à des champignons géants lorsque bien droit. À bord de la nacelle, notre capitaine nous prodigue une fois de plus quelques mesures préventives et c’est le départ vers le ciel! Nous sommes une dizaine à bord et nous sommes estomaqués par le spectacle qui s’offre à nos pieds. Nous volons et si d’un bord nous apercevons la piste de décollage de l’aéroport, nous pouvons apercevoir également plus au nord les champs de vignes, la Russian River et plus à l’Est les montagnes Macayamas qui séparent Sonoma de la région de Napa.

Nos appareils photos saisissent la beauté de ce spectacle. Lors que Mike active ses brûleurs au propane qui dégagent 2 millions de BTU (c’est l’équivalent d’une quarantaine de BBQ) nous prenons de l’altitude. En-dessous de nous on constate que les lièvres sont effrayés par ce bruit qu’ils ne peuvent pas vraiment déceler la provenance. Même le bétail s’excite dans les pâturages des fermes environnantes. Ce sont toutefois les chiens qui semblent le plus remarquer notre présence et ils aboient en chœur pour briser le silence de ce petit matin ou nous avons l’impression de dériver comme un oiseau qui se laisse planer. Personne n’est affecté par le mal des hauteurs ou même par un effet de vertige, c’est simplement sensationnel.

Mike profite de l’occasion pour nous raconter quelques anecdotes qui ont marqué ses 15 ans dans le domaine à titre d’aérostier. Il n’a jamais connu de mauvaises expériences ou accident dans les quelques 150 envolées qu’il dirige à chaque année. Nous perdons un peu d’altitude volontairement à l’approche d’un champ de vigne. Nous survolons ces belles rangées vertes et symétriques d’à peine 20 pieds puis d’à peine une dizaine! C’est fabuleux, on peut même saluer les travailleurs d’origine hispanique qui travaillent à prodiguer des soins à ces précieux arbustes qui vont produire des vins délicieux. Nous allons passer plus de 80 minutes à planer au-dessus de la région et nous pouvons même distinguer notre condo ou nous logeons à proximité du terrain de golf de Windsor.

Vers 8 h 30 nous sommes au sol pour ramasser le ballon et nous allons directement au Domaine de Kendall Jackson ou notre capitaine et pilote nous invite pour prendre un bon déjeuner. Nous sommes attendus dans les jardins de ce prestigieux domaine que nous avions visité plus tôt dans la semaine. Nous sommes accueillis par la femme de Mike qui nous a préparé une savoureuse quiche et des fraises trempées dans le chocolat, le tout accompagné d’un savoureux vin à la méthode champenoise comme le veut la tradition.

Mike nous offre ses remerciements pour avoir opté pour sa compagnie Up & Away Ballooning et il nous offre un certificat attestant que nous avons relevé un défi hors de l’ordinaire. Nous avons aussi été décoré de l’épinglette à l’effigie du Dream Chaser comme un pilote qui reçoit ses ailes après avoir obtenu son diplôme. Enfin nous avons reçu un coupon pour une dégustation gratuite des vins Reserve de Kendall Jackson pour terminer en beauté cette expérience mémorable. Merci Mike et à la prochaine envolée car je me suis juré de faire à nouveau une ballade un jour. Le 195 dollars de tarif par personne vaut chaque dollar, je vous l’assure!

Cloche-pied en Corbières


Il faut savoir prendre des nouvelles de ses blessés de guerre (voir "les risques du métier"). En voici donc : malgré une double hernie discale (le scanner a parlé), Frédéric Palacios termine l'ébourgeonnage de ses vignes et - tout arrive, même chez les perfectionnistes... - cherche un stagiaire pour l'aider cet été.

Plus haut dans les Corbières, Maxime Magnon, la jambe toujours emprisonnée dans une attelle, a lui fini par appeler son père à la rescousse. Sur la photo (ci-dessous), c'est donc Jean-Pierre, le syndicaliste d'EDF, qui passe le chenillard entre les Carignans de Durban. Sous l'oeil attentif du fils prodigue.

Appuyé sur sa béquille, Maxime ne cache pas que le "paternel (lui) a sauvé la mise":
"Il a labouré 5 hectares sur 12... Sans lui, c'est simple, j'étais cuit! Impossible de finir de cultiver la terre avant l'été. Là c'est bon, on va y arriver. On continue le "soulevé-croisé" (un passage en latéral, un autre dans le sens de la pente, ndla) du coté de Campagnés et on attaque les Carignans de Villeneuve. En plus cette nuit, il a plu trois gouttes, juste ce qu'il fallait pour assouplir le terrain. Si tout se cale comme ça, j'aborde l'été tranquille."
Il y a du soulagement, presque de l'euphorie dans la voix de Maxime. Le sourire en tout cas est revenu après ce gros coup de stress. D'autant que depuis quelques jours, grâce à sa nouvelle attelle articulée, c'est lui qui passe avec bonheur le vieux Saint-Chamond 68 entre les vieux ceps des Corbières.

Le père et le fils de conserve, chacun sur un chenillard, voilà qui promet de belles photos. Quand au vigneron, c'est peu dire que ce contact avec la terre commençait à lui manquer.

Merci au Festivin


Je suis tout juste de retour de la Californie et j’ai pu réaliser plusieurs rêves durant ce séjour. D’abord j’ai eu l’opportunité de visiter plusieurs vignobles dans la région de Sonoma et aussi dans Napa. J’ai d’ailleurs consacré environ 6 jours dans le wine country Californien et j’aurais la chance dans reparler dans des chroniques à venir de mon blogue. Je suis arrivé au Canada le 8 mai à Moncton et je n’ai pas eu trop le temps de réaliser ce qui m’arrivait vraiment.

Samedi soir dernier (le 10 mai) j’étais invité par le Festivin à la soirée des vins Prestige et gastronomie organisée à l’Hôtel Paulin. Le comité organisateur du Festivin m’avait informé que j’allais y recevoir un hommage en étant admis au sein de l’Ordre bachique du Festivin. Déjà que je venais de passer deux semaines dans le pays des vins du plus grand état américain, j’étais certe loin de me douter de la représentation de ce geste.

Ce qui est encore plus symbolique c’est que je n’ai pas été le seul intronisé de la soirée. En fait l’Ordre bachique a aussi été attribué à un ami de Saint-Isidore soit Paul Haché. Cette coïncidence n’est pas banale car c’est au Festivin que j’ai rencontré mon ami Paul il y a déjà 4 ans si ma mémoire est bonne. Cette passion du vin a fait que nos chemins se sont ensuite croisés à plus d’une occasion et c’est grâce à Paul ou j’ai compris le sens du mot générosité! Les nombreuses soirées de dégustations chez lui valent toute cette reconnaissance que le Festivin lui confère cette année car il a su partager avec d’innombrables convives ces grands vins qui garnissent son cellier.

C’est en voyant sa somptueuse cave à vin que j’ai moi-même développé le goût d’aller plus loin dans mon hobby. Le plan initial de ma résidence prévoyait l’aménagement d’une cave et c’est en janvier 2005 que j’inaugurais enfin mon cellier. Ce n’est rien de comparable à celle de Paul mais nous avons développé également ce sens du partage en y adjoignant bien souvent le mariage des vins et des mets avec la complicité de ma conjointe. Cette dernière a le don de cuisiner avec raffinement et cela nous a permis de savourer des expériences gastronomiques extraordinaires.

Pour ce qui est de mon entrée dans l’ordre bachique par le Festivin j’ai certes été touché. J’ai d’ailleurs moi-même passé plus de quatre années au sein du comité organisateur. J’en ai était le plus jeune membre et c’est pourquoi à un certains moment donné j’ai dû délaisser mes tâches pour m’occuper de ma petite famille. Je n’ai toutefois jamais cessé de m’enrichir de connaissances sur le vin et j’ai également continué à partager celle-ci avec mon entourage. J’ai même présenté quelques cours d’introduction, organisé des dégustations avec des groupes et développé ce blogue. Mon intronisation dans l’ordre bachique a surtout reconnu mon apport à l’éducation du vin par le biais de mes chroniques sur le site Acadie.Net pendant de nombreuses années. Plus d’une quinzaine d’années à répandre la bonne nouvelle viticole et à verser de bons vins, c’est à peine le temps nécessaire pour faire vieillir une bonne bouteille de Saint Émilion.

Je suis aussi heureux d’avoir participé l’année dernière au concours de dégustation amateur tout en ayant la chance d’admirer le travail de professionnel comme mon ami Robert Noël qui est sommelier d’Alcool Nouveau-Brunswick. Le soutien de la Société des Alcools du Nouveau-Brunswick est essentiel à la poursuite des activités du Festivin et la présence de Robert lors de l’événement à Caraquet est un engagement digne de foi. Ce dernier dédié à la cause et il en donne souvent plus qu’on lui en demande.

Aujourd’hui j’en profite pour remercier les membres du comité organisateur du Festivin et particulièrement Allain Lanteigne et Claude l’Espérance qui poursuivent cette mission de tenir un événement viticole d’envergure à Caraquet depuis plus de onze années.

Je termine ici en saluant également quelques autres membres de l’Ordre Bachique soit Germain Blanchard, Jean-Eudes Savoie, Gilles Lepage, Ghislaine Foulem et Robert Noël. Je tenterais d’être à la hauteur en continuant de faire connaître le monde du vin et invitant les gens à participer aux activités du Festivin!

Après les OGM voici les… OAM !

Bienvenus dans le monde des nanotechnologies et des Organismes Atomiquement Modifiés (OAM) !

Si la recherche dans le monde du millionième de millimètre n’est pas franchement nouvelle (les premières percées datent des années 80), les applications industrielles s’accélèrent : crème solaire, peinture, encre d’imprimante, matériaux ultra-résistants... Sans le savoir nous baignons désormais dans les nanoparticules et leur flux de poussière sub-microscopique, non sans risques.

La science de l’infiniment petit abat les frontières de la chimie, physique et biologie. Le cœur des nanotechnologies est la modification des structures moléculaires « à façon » donnant naissance à des matériaux aux propriétés inédites. C’est l’approche inverse au processus manufacturier classique: partir du plus petit pour aller vers le plus grand.

Nanotechnologie et macrorisques

Un rapport de février 2007 du Comité Consultatif National d’Ethique et la Foire Eco Bio d’Alsace (17-21 mai) posent une vraie série d’interrogations.

Sur le plan sanitaire et environnemental, les nanopoussières de par leur petite taille pourraient franchir les barrières biologiques (peau, sang-cerveau), contaminer la chaîne alimentaire et déverser une nouvelle classe de produits non biodégradables et ce d’autant plus que le développement des outils de détection (la nanométrie) est à la traîne.

Sur le plan économique, une fracture nanotechnologique se profile au profit de quelques géants industriels toujours plus verticalement intégrés.

Sur le plan éthique, ces technologies furtives pourraient ouvrir la porte à une dérive de surveillance accrue du citoyen à son insu.

Sans un organisme de contrôle international et une plus grande transparence sur la recherche fondamentale aux mains des lobbys industriels, le risque est trop grand de continuer à diffuser des applications pour seulement ensuite les étudier et en débattre. En comparaison, le scandale de l’amiante pourrait s’avérer nanoscopique !