vendredi 25 mai 2012

Le rêve d’avoir sa propre cave à vin à votre portée.

Il y a maintenant 4 ans que je possède un modeste cellier dans ma maison. Une cave à vin qui à mon sens est un véritable sanctuaire personnel, un endroit ou je conserve mes bouteilles, un endroit ou je peux gérer un inventaire selon mes moyens et mes besoins. Lorsque nous avons décidé de faire construire notre maison, le plan de notre maison incluait un espace pour une cave à vin. L’idée de me doter d’un cellier de type réfrigéré m’a traversée l’esprit pendant au moins une dizaine d’années. Il faut dire que je ne savais pas trop comment m’y prendre pour construire une cave à vin et financièrement j’avais aussi d’autres priorités tant bien que j’ai été en mesure de réaliser mon rêve seulement après une dizaine d’année. C’est à la fin 2004 ou nous avons décidé de passer à l’action et d’opter pour une cave à vin. Nous avions eu la chance de voir plusieurs caves de nos bons amis et cela aura enclenché le déclic nécessaire pour la conception, tout en retenant les services d’une décoratrice. Aujourd’hui je gère ma cave avec un plaisir renouvelé. Je peux ainsi conserver entre 400 et 500 bouteilles, toutefois je n’ai jamais trop dépassé les 200 bouteilles car je préfère ne pas perdre de vin. Un bon logiciel de gestion est nécessaire pour profiter de son cellier en ayant le plaisir de s’offrir une bonne bouteille lorsque le nectar de la vigne est à son apogée. Pour décider de la capacité d’un cellier ou d’une cave à vin, il faut généralement multiplier par 2.5 à 3 le nombre de bouteilles que vous consommé par année. Ainsi lorsque vous buvez 3 bouteilles par semaine, multipliez par 2.5 ou 3, en multipliant à nouveau par 52 (nombre de semaine dans l’année) cela devrait vous amener à construire une cave à vin possédant une capacité de près de 400 bouteilles. Si vous voulez une meilleure idée de la façon de se constituer une cave à vin,je vous invite à ne pas manquer le séminaire de Robert Noël, le sommelier d’Alcool NB, mercredi le 3 juin dès 20 heures à l’Auberge de la Baie de Caraquet dans le cadre du Festivin 2009. Robert vous dira tout ce que vous devez savoir pour débuter, du cellier que vous désirer acheter ou construire, ou encore des vins que vous pouvez vieillir. Pour mieux illustrer ses propos, Robert vous invite à déguster une sélection de vins qui vous aideront à saisir les critères à considérer pour laisser reposer vos vins quelques années. Un rendez-vous à ne pas manquer, et croyez moi que ce 30 dollars pour ce séminaire est une somme bien investit d’autant plus que vous allez goûter plus d’une quinzaine de vins de bonne valeur comme le Mer Soleil Chardonnay et même un Bouchard Père & Fils Lavaux St Jacques de Bourgogne à plus de 100 dollars la bouteille.

Les vignes cachées au sud de Los Angeles

L'introduction du vin en Californie est liée à la colonisation et l'évangélisation par les dominicains, les jésuites et les franciscains espagnols au 18e siècle. Les missions espagnoles de Californie sont à l'origine des premiers vignobles de la région. Il y a toutefois une région qui s’illustre comme étant la plus au sud de la ville de Los Angeles en Californie, soit la Vallée de Temecula. Je ne connaissais pratiquement rien de cette région viticole avant d’en faire la découverte lors de mon séjour en Californie ce printemps. Pendant que nous devions nous promener avec de gros chandails sous les nuages gris de Laguna Beach en début mai avec seulement 18 Celsius, nous avons pénétré à l’intérieur des terres par la route 74 qui s’enlise à travers une chaine montagneuse entrecoupée de canyons qui permettent à l'air marin de modérer le climat désertique donnant des nuits relativement fraiches et des journées ensoleillées plutôt chaude.

Après avoir dépassé le Caspers Regional Park sur cette route baptisée Ortega Highway, nous sommes arrivé au sommet d’une élévation de plus de 2000 pieds avec cette vue imprennable sur la Vallée de Temecula avec le Lac Elsinore.

Surprise le soleil était au rendez-vous et nous avons été en mesure d’abaisser le toit de notre décapotable avec un confortable 23 Celcius pour circuler ensuite le long de la Rancho California Road ou plus d’une trentaine de vignobles prospèrent!

Vincenzo Cilurzo était le premier à planter des vignes en 1967, suivi par Ely Callaway, aujourd'hui le plus grand producteur à Temecula Valley. Dans cette région reculée de l’État californien, nous avons fait la visite de quatre vignobles.

Thornton Winery

Notre premier arrêt aura été Thornton winery qui est en opération depuis 1988 mais qui su s’imprégner comme une valeur sure dans la région dès 1993. Le domaine combine le style ancien et nouveau monde pour créer des vins ayant été primé à maintes occasions. Thornton Winery est reconnu notamment pour la qualité de ses vins mousseux et surtout pour son utilisation de la méthode champenoise. L’ambiance pour la dégustation est différente de ce que nous avons vu dans Napa et Sonoma. Le Café Champagne Restaurant est renommé pour la qualité de sa cuisine fusion contemporaine. Vous pouvez relaxer à une table et on vient vous servir vos vins selon le type de dégustation que vous avez choisit à partir d’un menu. Nous avions opté pour le Reserve tasting pour 15 dollars et nous n’avons pas regretté ce choix qui incluait les vins suivant :

1999 Brut Reserve
2005 Thornton Cabernet sauvignon
2005 Estate Syrah
2005 Old vine Old Clone Zinfandel

Le 2005 Estate Syrah a été mon coup de Cœur de cette dégustation. Une valeur de 59 dollars, ce qui m’apparaît un peu lourd comme prix. Mûres poussièreuses, arômes de cerises avec une touche de poivre blanc. Saveurs incomparable d’anis et un équilibre de tannins soyeux envoute le palais du plus fin dégustateur. La structure englobe aussi le cocoa et des nuances de fruits noirs. La fiche technique de ce vin suggère de la nourriture sur BBQ, du flétan avec des câpres, olives et tomates coupées en dés. On suggère aussi du poulet rôti mariné dans une vinaigrette aux herbes.

Calloway winery

On désigne Calloway, comme étant l’une des pionniers dans l’implantation de vignes dans la région de Temecula. Ely Calloway est davantage connu dans le monde du golf, mais il est aussi à l’origine en 1969 de l’aventure du vin dans la vallée. En sortant de Thornton winery, nous avons filé juste en face car nous étions attirés par ce beau bâtiment en haut d’une colline dont la route parsemée de grands arbres semblait nous baliser le chemin.

D’ailleurs lorsque l’on est au sommet, on est toute suite inspiré par la vue sur les champs de vignes et les montagnes dont le Mont Palomar. Dans la salle de dégustation, le personnel est agréable et nous avons fait la découverte de 6 vins pour environ 10 dollars.

Les blancs m’ont quelque peu déçu car j’ai trouvé que ceux-ci étaient un peu faibles en intensité aromatiques ainsi qu’au chapitre gustatif. Le pinot gris et le Reserve Roussanne étaient un peu légers. Même le médaillé d’or Winemaker’s Reserve Opera d’Arte 2005 n’était pas très démonstratif de ses attributs.

Toutefois nous avons fait de meilleures découvertes en rouge avec le Winemaker’s Reserve Sangiovese 2003 et Winemaker’s Reserve Cabernet Sauvignon 2004. Il y a beaucoup de vins sur la liste mais quantité ne rime pas toujours avec qualité.

Leonesse winery

Notre visite dans la région de Temecula est attribuable à une personne que nous avons rencontré à Laguna Beach, c’est-à-dire Rob et sa femme Sandy. Ces gens qui logeaient au même hôtel nous avaient mentionné qu’il fallait absolument voir ce vignoble dont ils connaissaient bien le propriétaire. De plus ces gens nous disaient que la chaleur se trouvait de l’autre côté des montagnes bordant le pacifique et ils avaient raison. Nous avons donc quitté la Rancho California Road pour emprunter la De Portola road. Le paysage splendide avec ce ciel bleu était amplement satisfaisant pour nous à bord de notre Chrysler décapotable blanche de l’année. À notre arrivée chez Leonesse, nous étions tout simplement en extase. Nous sommes allés à l’intérieur pour nous informer des détails relatifs à la dégustation et après avoir fait notre choix, nous sommes allés relaxer sur la terrasse avec notre verre. Ma conjointe encore sous le choc de la beauté des lieux n’était pas en mesure de se laisser distraire par le premier vin en présence soit un chardonnay 2006 d’une vingtaine de dollars. C’est un nom évocateur qui était réservé à notre 2e vin soit le Mélange de Rêves, soit un vin dans le style de la Vallée de la Rhône composé de syrah, cinsault et grenache. Un mariage dans le verre mais aussi dans un lieu propice à célébrer le plus beau des mariages. (Voir la photo)

Nous avons été faire quelques photos dans le secteur réservé justement aux photos des cérémonies de mariage. C’était tout à fait romantique et fabuleux. Ah oui, il y a aussi les vins…nous avons ensuite dégusté le cabernet sauvignon 2005, le syrah 2004 et le surprenant Zinfandel 2005, notre préféré! Leonesse prononcé à l’anglaise rime définitivement avec paradis en français!

Keyways vineyard and winery

Notre dernière visite de la journée et non la moindre nous avait été suggérée par notre hôtesse chez Calloway. C’est en revenant sur nos pas après avoir visité Leonesse que nous sommes arrêtés chez Keyways. Ce domaine appartient depuis 2004 à une femme d’affaire de Temecula qui est d’ailleurs la première femme de la région a gérer et appartenir un vignoble. Terri Pebley est en effet une rare propriétaire féminine à œuvrer à la tête d’une entreprise de vin en Californie.


Depuis 2004 elle a apporté plusieurs changements notamment aux installations et elle a aussi vue au remodelage de la salle de dégustation. La parcelle originale du domaine réservé au Zinfandel a été remplacée par du viognier, de la roussanne, grenache et tempranillo. Les vins sont d’ailleurs étonnants et plusieurs étiquettes des bouteilles arborent des peintures mettant en évidence des femmes. Une grande place est réservée à la romance dans cette salle de dégustation chaleureuse ou la boiserie est omniprésente. Le nom des vins de spécialité est aussi le reflet de ce romantisme dont le fameux First Crush et le Sweet Surrender.

Une belle découverte et nous garderons un souvenir précieux de ces moments dans la région de Temecula.

Château Haut Chaigneau ouvre ses portes les 2 et 3 juin



CHATEAU HAUT CHAIGNEAU

Jeanine et Pascal CHATONNET

Vignobles CHATONNET

« Chaigneau »

33500 NEAC

Tél 05.57.51.31.31

Fax 05.57.25.08.93



Coordonnées GPS : Long.00 09.23 O - Lat.44 56.29 N



Activités : 

 Visite de la propriété : départ à 11h00, 14h00, 15h00 et 16h00.

 Dégustation de nos vins : Château Haut-Chaigneau, La Sergue, L’Archange et des primeurs 2011.

 Exposition des œuvres de Marie MIGNANO, artiste peintre, sur le thème de la vigne et du vin.

 Démonstration de tonnellerie animée par la Maison Sylvain (le samedi uniquement).

 Atelier ludique & sensoriel autour des arômes du vinet des fleurs : à vos nez, prêt, sentez !!!

 Jeu concours : Tentez votre chance pour gagner un double magnum de Château Haut-Chaigneau.

 Et pour les enfants … : dégustation de jus de raisin & coloriage.

 Déjeuners sur l’herbe : reproduction d’œuvres dans le parc : MANET, MONET & PICASSO. Un cadre propice à une pause déjeunatoire.

 Restauration sur place (samedi & dimanche midi). Découvrez nos étampes gourmandes salées-sucrées composées de produits du terroir. Réservation conseillée.

A demain pour visiter un autre château.

Les viticulteurs de LALANDE DE POMEROL ouvrent leurs portes les 2 et 3 juin de 10h à 19h. Téléchargez la liste des participants

Réservez sur www.libourne-handball.com votre soirée pour un repas dansant avec les viticulteurs à LALANDE DE POMEROL le 2 juin à 21h.

Tavel: Heureux qui comme Eric...


L'histoire d'Eric Pfifferling commence dans un bruit de tôles, du coté de Clarensac (Gard), au début des années 70. Son père, mécano, tient le garage du village. Ce jour-là, entre deux tours de clés, il entend un bourdonnement sourd. C'est un essaim d'abeilles qui ont trouvé refuge sous le toit. Fascinés, le garagiste et son fils accouru aussitôt (Eric a dix ans) regardent les pompiers déloger la colonie.

C'est une révélation.

Instinctivement, Pfifferling père décide de garder les ruches. Quelques mois plus tard, il vend brutalement son affaire et se lance dans l'apiculture. C'est là qu'Eric apprendra son premier métier:
"Les abeilles, c'est une école de calme et de concentration, raconte-t-il. Lorsqu'on travaille avec les abeilles on travaille du vivant. Avec elles, tout joue: le climat, l'humeur, le ressenti... Chaque jour est différent. Les abeilles ça ne se "maîtrise" pas. Ça s'accompagne... C'est un apprentissage d'humilité. C'est comme la vigne, d'une certaine manière: on peut "prendre part" mais on ne "dirige" pas. Et puis le travail avec les abeilles, c'est une école pour le vin aussi: sur les arômes... Les intensités... Depuis que je suis petit, le miel et le parfum des fleurs ne me quittent jamais."
30 ans plus tard, on retrouve ces parfums et ces arômes dans les vins d'Eric Pfifferling. Au coeur d'une appellation réputée pour ses rosés faciles et ses rouges trapus, il élève ses grenaches en douceur, avec finesse et même, pour certaines de ces cuvées, un flirt assumé du coté des Pinots et de la Bourgogne. Terres d'Ombre, Pierre Chaude, le Chemin de la Brune, les Traverses... Ses cuvées sont le "Miel de Tavel", a écrit Sylvie Augereau, dans un de ces raccourcis saisissants dont elle a le secret. "Comme des Beaujolais du Sud" renchérit un critique avisé. Pour une fois, Eric accepte le compliment.
"La première fois que j'ai bu les Morgon de Marcel Lapierre, raconte-t-il, j'ai été bouleversé. Lui et Jean (Foillard, ndla), sont des génies. J'aime pas beaucoup l'idée du disciple et du Maître, mon truc à moi c'est plutôt ni Dieu ni Maître (il sourit).... Mais oui... Cette filiation, là, elle me fait plaisir."
Cela fait 20 ans maintenant qu'Eric a repris les 4 hectares de vignes que possédait sa grand-mère au coeur du cirque de Tavel. Il y a ajouté 3 hectares, pas un de plus. Pour le raisin d'abord, puis pour la coopérative. Avec ces 2007, il signe le cinquième millésime du Domaine de l'Anglore ("Lézard", en occitan). De la vigne, il a tout appris du père de Marie, sa femme. L'ancien viticulteur à la retraite lui a enseigné le travail "à l'ancienne".
"Comme on faisait dans les années cinquante, explique-t-il. Avec pour tout traitement du sulfate de cuivre et un peu de souffre. Aujourd'hui on appelle ça le "bio". Mais eux, ils faisaient ça naturellement, sans logo, de pères en fils. J'ai prolongé en ne filtrant pas les vins. Et dés que c'est possible, je la joue sans souffre. Ça les rend parfois déroutants, mais j'aime ça."
On l'a compris, Eric Pfifferling est un artisan "nature". C'est même sa marque de fabrique, l'une des seules appartenances que ce "vigneron libre" - sinon libertaire... - revendique ouvertement.
"On a commencé en 98 avec mon copain Jean-François Nicq, des Foulards Rouges (Roussillon, ndla). C'était en pleine vache folle, on était plein d'interrogations sur la qualité, les dangers de ce qu'on offrait aux gens... On a passé des soirées, des nuits, à discuter de politique et de nos vins, de la façon de les faire. A tenter de faire émerger une nouvelle génération de vignerons, là où il n'y avait que deux ou trois moutons à cinq pattes. On était avec des gars comme Loïck Roure, Edouard Laffite, Gérald Oustric (Domaine du Possible et Domaine du bout du monde en Roussillon et Domaine du Mazel en Ardèche, ndla)... Ensemble, on a appris à faire du vin autrement."
De cet exercice d'équilibriste, sont nés un Collectif, un festival de vins natures (la "Remise"), des journées dites de "solidarité vigneronne" (théoriquement tous les jeudis)... Et un vin unique en son genre: "l'Anglore aux Foulards Rouges", l'assemblage des meilleurs raisins issus des deux domaines. Mais chut... "Mélanger deux appellations, c'est strictement interdit par la réglementation", s'empresse de vous glisser, avec des airs de conspirateurs, l'un des rares cavistes parisiens à avoir réussi à mettre la main dessus. Évidemment, ça n'empêche ni de le vendre, ni de le boire...

Réglementation ou pas, Eric, lui, s'en fiche pas mal qui boude les commissions d'agrément et sort la plupart de ses cuvées en Vin de Table. Rebelle, passionné, utopiste? Il assume.
"Gosse j'ai été renvoyé trois fois de l'école. A 20 ans, j'ai eu une période, disons, un peu radicale... Et c'est vrai qu'on a un coté "gang de la gauche prolétarienne", comme tu dis. Mais ma vérité, c'est plutôt que j'ai jamais bien supporté l'autorité".
Insoumis, c'est le mot.
A part, bien sûr, dans ses vignes.

Là, le militant de la cause redevient un guide patient, concentré, paisible. A l'heure d'ébourgeonner ("la belle oeuvre", comme disait son beau-père), ou de partir piocher les trois hectares qui lui restent à travailler avant la fin juin, le vigneron se souvient des leçons de l'apiculteur.
"Tu ne peux pas forcer la nature. Il n'y a pas un millésime qui ressemble à un autre. D'une année sur l'autre, je peux tout perdre, je le sais. Ça a failli m'arriver en 2002, l'année ou nous avons perdu les abeilles et les trois-quarts de la récolte dans les inondations. Ça aussi, c'est une leçon d'humilité."
Un silence et puis il ajoute:
"Pour moi la révolution, tu vois, ça n'est plus tout raser. Mais plutôt trouver l'équilibre... Transmettre. A 47 ans, je peux dire que je suis heureux, ouais... Je changerais pas ma vie. Mes fils ont 14 et 17 ans. Ils ont grandi ici. Donner ça à mes enfants, cette nature, c'est déjà une chance inouïe."
Faut-il croire que c'est ce bonheur-là que l'on sent désormais dans ses vins?

Déjeuner en vignes...


Il y a dans tous les métiers des "on se téléphone, on se fait une bouffe" qui ne mènent à rien. Ou disons à peu de chose... Et puis il y a les divines surprises. Ces rendez-vous calés de longue date qui ne vous offrent que le meilleur, loin des "cantines" parisiennes et du chic branché (et hors de prix) des restaurants pour Ministres et Patrons de presse.
"Tu aime le vin. Je me suis dit que tu devait être un bon vivant, plaide mon hôte en s'installant derrière la table bistrot de Racines. Je me suis que c'était un endroit pour toi".
L'attention est touchante. Et la maison prévoyante: déjà, un Régnié 2007 façon Christian Ducroux remplit votre verre. Vous saluez ce Beaujolais de schiste d'une poignée d'asperges au lard, histoire de marquer le coup. L'endroit est incroyable: un de ces passages sous verrière dont Paris a gardé quelques spécimens. Et dont les amis connaissent depuis longtemps l'adresse, et pour cause: si le voisin de droite est philatéliste et celui d'en face bouquiniste, c'est bien de vins natures que l'on aime ici faire collection. Et du meilleur cru. A la carte, les gamays d'Oustric côtoient les Pupillins d'Overnoy et on se balade sans complexe et sans soufre de Sancerre en Côte du Rhône et du Languedoc à l'Alsace.

Comme ça, sans avoir l'air d'y toucher, le serveur vous ramène un autre verre. En un murmure...
"Hirotake Ooka, le Canon 2004. 100% Syrah" glisse-t-il avec un air entendu.
Un Japonais, oui. Mais comme la France en compte peu... Celui-là a été à l'école de Thierry Allemand. Après avoir usé ses godillots et ses fonds de culotte sur les vignes pentues de Cornas, une pioche à la main, ce drôle de vigneron s'est installé en Ardèche, sur le Domaine de la Grande Colline. Il y vinifie du blanc, un brin de Clairette et des rouges tendres comme celui qui emplit mon verre. La Syrah d'Ardèche est fruitée. Ronde et gracieuse... Aux petits soins avec l'agneau de lait qui vient d'arriver sur la table, accompagné d'épinards en feuille. Que du plaisir.

Un café, puis deux... Un sourire reconnaissant au patron. Et c'est reparti. Il y a des déjeuners en ville qui prennent soudain des allures de balade...


Nota Bene - 26 août 2011 - la maison a changé de propriétaire cette année, mais on me dit que les clients ne s'ne plaignent pas. Alors...

La Grange d'Aïn en AOC Faugères

Cédric Saur et sa femme Séverine sont les vignerons de la Grange d'Aïn dont le domaine viticole est situé à Cabrerolles au coeur de l'appellation Faugères qui fête cette année les 30 ans de son classement. Son vignoble est situé dans ce petit village du nord de l'Hérault, 30 km au nord de Béziers et 7 km à l'ouest du village de Faugères. Cédric est fils et petit fils de vignerons du Château Haut Fabrègues où il a appris son métier. Il a repris la Grange d'Aïn qui est constitué d'une douzaine d'hectares de vieilles vignes de carignan, grenache et syrah dont certaines ont plus de 50 ans. Il cultive ses vignes en bio et vendange à la main. Dès l'origine Cédric a voulu donner à ses vins du caractère et se distinguer en leur apportant sa touche personnelle. Il y parvient avec beaucoup de brio !

Le domaine nous propose principalement des vins rouges. Le Penchant du Cerisier est élaboré à partir de 80% de carignan et 20 % de grenache. La cuvée le Cèdre avec 80% de grenache et 20% de carignan. Ces deux vins possèdent une couleur très sombre, ils ont des traits communs avec une structure épaisse et une belle charpente qui révèlent bien la volonté du vigneron d'élaborer des vins typés. Mais ils se distinguent par des caractères différents. Ils développent des notes de réglisse qui leur apportent une belle fraicheur. Le Penchant du Cerisier est plus accessible, très aromatique et gouleyant avec une belle finesse et le Cèdre a une belle complexité. L'élevage en barriques d'environ 2 ans est présent mais ne masque pas les fruits.

Des vins qui méritent vraiment le détour et que nous recommandons de déguster sans plus tarder. Pour fêter les 30 ans de l'AOC Faugères, une rencontre avec le vigneron est organisée dans nos caves de l'Ecusson le samedi 26 mai 2012.

vous pouvez aussi l'acheter sur notre SITE de vente en ligne

12 degrés en Cave, température idéale pour le vin

Pour bien déguster et apprécier les bons vins, il est capital de les conserver et les servir dans les meilleures conditions. Depuis 2001, les spécialistes du vin de la boutique 12 degrés en Cave proposent aux Montréalais un grand choix de celliers et des services de conception et d’aménagement de cave à vin sur mesure.

Que ce soit pour un petit espace ou pour une superbe cave de 10 000 bouteilles, vous aurez droit aux conseils de véritables professionnels qui utilisent des logiciels de pointe. Ils peuvent même vous fournir une visualisation en 3D du résultat final. Avouons que les images de leurs réalisations sont impressionnantes !

Mais 12 degrés en Cave, c’est aussi un très beau choix d’accessoires pour le service et la dégustation du vin ainsi que pour les arts de la table. Vous y trouverez notamment verrerie, carafes, refroidisseurs, outils de débouchage et bien entendu des aérateurs dont le fameux Decantus.

Bon magasinage et à votre santé !

Club Vinearius

Dégustation Champagne Laurent PERRIER Rosé


Samedi 29 mai 2010 de 10h30 à 13h et de 14h30 à 19h30,
nous avons le plaisir de vous offrir une
dégustation gratuite

de ce champagne de grande qualité, en présence
de la Maison Laurent PERRIER,
qui pourra vous donner toute explication sur son élaboration.

Une occasion unique de le tester avant de l'offrir pour la fête des mères.
Des idées et des coffrets cadeaux.

Venez le découvrir à MEGAVINS
257 rue Hélène BOUCHER - Fréjorgues Ouest - 34130 Mauguio

#12 Effet Terroir: petites conclusions entre amis...

Voici que se clôture aujourd'hui les 12 séances de dégustation DIP3 du CIVA sur la relation vin blanc d'Alsace et terroir. C'est l'occasion de faire le point sur les grandes tendances qui se sont dégagées lors de ces séances bachiques...

Vin de terroir et vin de fruit:

Un vin de terroir doît se distinguer d'un vin de cépage par:
  • la compléxité aromatique et gustative

  • la longueur

  • la minéralité, salinité (salification des acides du vin, à juger par l'ampleur de la salivation sur la langue: bande étroite vs. totalité de la langue et sur le dessous)

  • la garde, i.e. la capacité à traverser le temps et se bonifier (effectuer un test de tenue à l'air)

  • la régularité, i.e. la capacité de produire de grands vins millésime après millésime

  • l'originalité (éventuellement)
Grandes lignes directrices sur les grands types de terroir alsaciens:

3 grandes familles de terroir se distinguent en Alsace (les exemples sont tirés de la classification de Claude Sittler - voir ci-contre)
  • granit: sol léger qui donne en général un vin aérien, "léger", avec des notes florales dans sa jeunesse. En bouche, l'acidité n'est pas très soutenue (elle diminue en général la trame acide du riesling) mais toujours rectiligne, tout en longueur, qui se révèle progressivement

    Ex. de Grands Crus granitiques: Brand (Turckheim), Schlossberg (Kientzheim), Sommerberg (Niedermorschwihr), Wineck-Schlossberg (Katzenthal), Frankstein (Dambach)

  • marno-calcaire: sol lourd. La marne apporte la puissance, du volume, du corps, des tanins; le calcaire apporte un bon niveau d'acidité et de la finesse. Le tout résultant en une salivation importante, un vin plus sphérique, plein, qui en général n'est pas très expressif dans sa toute jeunesse.
    A noter que dans sa jeunesse le Riesling sur le calcaire a des tendances à "pétroler" (odeurs typiques d'hydrocarbure peu plaisantes)

    Ex. de Grands Crus marno-calcaire: Goldert (Gueberschwihr), Hengst (Wintzenheim), Mambourg (Sigolsheim), Schoenenbourg (Riquewihr), Mandelberg (Mittelwihr)

  • marno-calcaro-gréseux: sol lourd. Le grès apporte en plus de la nervosité et de la finesse. Vins toujours très complets et complexes

    Ex. de Grands Crus marno-calcaro-gréseux: Altenberg de Bergheim (Bergheim), Furstentum (Kientzheim et Sigolsheim), les 3 grands crus de Ribeauvillé (Osterberg, Geisberg et Kirchberg de Ribeauvillé)

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